NOTES DU LIVRE I.
112
quantité de sang se présente à l'eau sur une très-grande super¬
ficie, afin que, par ce moyen, chacune de ces parties puisse plus
lacilement et en moins de temps, être pénétrée de petites parti¬
cules d’air qui se dégagent de l'eau, par l'extrême division
qu'elles souffrent entre ces lames. On conçoit que des êtres si bien
organisés pour vivre dans l'eau, ne le sont pas du tout pour vivre
dans l'air. Sa chaleur et sa sécheresse détruisent bientôt le froid
et l'humidité qui leur sont naturels et nécessaires, surtout dans
des parties aussi minces que le sont les fibres des branchies.
Comme elles sont le principal mobile de la circulation du sang
elles se trouvent arrêtées, et il faut que le poisson meure.
80.— Castra stativd. Les Romains avaient une discipline ad¬
mirable, surtout dans les marches et dans les campements. Le¬
soldats ne passaient pas une seule nuit, même pendant les
plus
longues marches, sans établir un camp, et sans le défendre
un retranchement et par un fossé, et les expressions secundis, ter¬
tiis, quintis castris, ont le même sens que secundo, tertio, quinte
die, le second, le troisième, le cinquième jour. Si une armée pas¬
sait une seule nuit dans un camp, ou même deux ou trois nuits,
on appelait cette station castra ; si elle y restait quelque temps, il
prenait le nom de castra stativa, un camp fixe; œstiva, un camp
d'été ; hiberna, un camp d'hiver. Voir, dans le Cours d'antiquités
monumentales de M. de Caumont, 2e partie, ch. 8, le soin que
les Romains apportaient dans le choix des lieux où ils établis¬
saient leurs campements.
81.— Inspiciebant jecinora. Dans l'inspection des entrailles
des victimes, on mettait de côté la poitrine et le ventre, et on ap¬
pelait exta (entrailles) les parties qui étaient saillantes (exsta¬
rent) , telles que le foie, le poumon, la rate, le cœur, les reins.
Le foie était la partie principale. S'il était d'une couleur de
pourpre, agréable et naturelle, sans tache qui le souillât; si la
tête du foie était aigué où double, ou si l'on trouvait un double
foie; si l'extrémité des fibres se répliait, se roulait en dedans,
c'étaient des présages d'un grand bonheur. Si, au contraire, le
foie était rempli d'ulcères, couvert de pustules; s'il était livide,
dur, rugueux, racorni; s'il y avait abondance d'humeurs vi¬
cieuses, et obstruction ; si en desséchant il se souillait de ma¬
tières purulentes, ou s'il arrivait à un tel degré de dessication
qu'il ne fit plus saillie au milieu des autres viscères, il y avait une
telle persuasion que de semblables sacrifices expiatoires étaient
de mauvais augure, qu'on affirmait que rien ne pouvait arriver