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LIVREX, CHAP XX
sont joints par quatre travers qui sont arrêtés par deux autres, épais d'une douzième
partie de leur longueur et large de la moitié de leur épaisseur. La distance entre
ces travers doit être d'environ un pied et demi. Dans chaque intervalle il faut
mêttre par dessous de petits arbres, qu'on nomme en grec Amaxopodes (1),
dans lesquels tournent les essieux des roues qui sont affermis avec des lames de
fer. Ces petits arbres sont ajustés de manière qu'au moyen de leur pivot et des
trous dans lesquels sont passés des leviers, on dirige exactement les roues sur
le chemin qu’on veut suivre, soit en avant ou en arrière, soit à droite ou
à gauche, soit diagonalement. On pose, en outre, sur chaque côté de la base
uné poutre qui forme une saillie de six pieds, et sur cette saillie, tant par
devant que par derrière, on met deux autres poutres auxquelles on donne sept
pieds de saillie, et qui ont l'épaisseur et la largeur que nous venons d'indiquer
pour le bois de la base. Sur cet assemblage on élève des poteaux assemblés qui
ont neuf pieds de haut sans les tenons, et qui, dans tous les sens, ont un pied
et un palme d'épaisseur. La distance de l'un à l'autre est d'un demi-pied. On les
assemble par le haut, en les emmortaisant dans des sablières : sur ces sablières
on place des forces (2) qu'on élève et qu'on encastre l'une dans l'autre, à la hauteur
de neuf pieds. Sur ces forces se trouve une pièce de bois carrée qui les assemble,
On doit encore arrêter et affermir le tout avec des pannes (3), et le couvrir de planches
de bois de palmier, si cela se peut, autrement de quelqu'autre espèce de bois fort,
tel qu'on voudra, pourvu que ce ne soit ni de pin, ni d'aune, parce que ces bois
se rompent et s'enflamment trop aisément. On couvre les côtés de claies faites
d'osiers verts entrelacés et très-serrés ; ensuite on recouvre le tout de peaux frai¬
chement écorchées, qu'on double d'autres peaux semblables, en mettant entre deux
des algues marines ou de la paille trempée dans du vinaigre ; par là elle résistera
aux coups des balistes et on ne pourra l'incendier.
(1) Pieds de chariot.
(3) L’auteur employe ici le mot latefarii ; mais comme
(2) Dans le texte on lit capreoli, c'est-à-dire, des
on voit clairement par le reste du texte, que cette pièce
contre-fiches. Ce qui suit fait voir cependant que ce mot
de bois sert au même usage que les pannes, qu'il nomme
a été mis au lieu de cantherii, qui signifie des forces,
templa, dans le 2.e chap. du IV.e livre, je n'ai fait aucune
ou plutôt les chevalets dont nous avons parlé dans nos
difficulté de rendre ce mot par celui de pannes.
remarques sur le 2. chap. du liv. IV.