LARCHITECTURE
DE
I
IR
E.
LIVRE SEPTIEME.
INTRODUCTION.
LEs anciens qui ont écrit les productions de leur génie pour les transmettre à la
postérité, ne pouvoient rien faire de plus sage ni de plus utile; par-là non seu
lement leurs belles découvertes sont parvenues jusqu'à nous; mais ensuite chaque
siècle ayant ajouté quelque chose à la masse de nos connoissances, les arts et les
sciences sont parvenus au point de perfection où nous les voyons aujourd'hui. On
ne sauroit donc avoir assez de reconnoissance pour ceux qui, loin de nous priver
par leur silence, envieux des connoissances qu'ils possédoient en tout genre, ont
eu l'attention de nous les faire connoître par leurs écrits. S'ils n'en avoient pas usé
ainsi, nous eussions ignoré les événemens qui se sont passés à Troie ; nous ne
connoîtrions pas les opinions de Thalès, de Démocrite , d'Anaxagoras, de Xéno-
phanes, et des autres physiciens sur tout ce qui existe dans la nature. Saurions
nous quels étoient les principes d'après lesquels Socrate , Platon, Aristote, Zénon
Epicure et autres philosophes vouloient que nous réglassions nos mœurs et notre
conduite ? enfin nous n'aurions jamais entendu parler des actions de Crésus, d'A¬
lexandre, de Darius ni des autres rois, si nos ancêtres n'avoient pris soin d'écrire
des livres pour conserver la mémoire de ces événemens, et les faire connoître à
la postérité.
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