LLVRE VI, CHAP. III.
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pluie qui tombe sur les toits s'écoule, à cause de leur pente, dans le réceptacle
d'eau A (1) qui est au milieu de la cour.
Dans les cours Corinthiennes, on place les poutres et le réceptacle d'eau de la
même manière, sauf qu'on éloigne davantagé les poutres des murs ; c'est pourquoi
on les fait porter tout autour sur des colonnes.
Les cours tétrastyles, c'est-à-dire à quatre colonnes, ont seulement des colon¬
nes sous les quatre angles que font les poutres ; ce qui les soutient et fortifie
beaucoup, d'autant que dans les autres, les poutres étant déjà forcées, à cause de
leur grande longueur, le sont encore davantage par le poids des traverses.
Les cours découvertes sont celles dont la pente des toits renvoje toute l'eau
des pluies par derrière. Elles ont un grand avantage pour l'hiver, parce que des
goutières élevées recevant l'eau des pluies, rien n'ôte le jour aux salles à manger
Mais leur défaut est d'occasionner beaucoup de réparations, d'autant que les tuvaus
qui tournent autour des murailles, pour conduire l'eau des pluies qu'y verse le con¬
duit, ne peuvent souvent la recevoir assez vite, tellement qu'elle déborde et gâte
les décorations des appartemens et les murs de ces édifices.
.... On voûte les cours, lorsque leur trop grande étendue n'y met pas d'obstacle,
et qu'il est nécessaire de rendre plus spacieux les appartemens du plan supérieur.
REMARQUES.
PERRAULT et Galiani regrettent beaucoup que , parmi les ruines des édificés anciens, il ne se
trouvoit aucune cour de maison, assez entière , pour faciliter l'interprétation de ce chapitre. Nous
sommes plus heureux aujourd’hui, puisqu’on en a découvert plusieurs, parfaitement conservés, dans
les ruines de Pompeia, près de Naples. Galiani ne pouvoit les connoître, puisqu'il a fait imprimer
sa traduction en 1758, et qu'on a seulement commencé les fouilles, pour découvrir cette ancienne
ville, en 1755, en y employant très-peu d'ouvriers; tellement que les édifices, où se trouvoient les
cours dont je viens de parler , étoient certainement encore ensevelis sous les cendres du Vésuve,
lorsque Galiani écrivoit.
(1) J'ai traduit ainsi le mot complucium qu'aucun in¬
* Planche XXI.me
terprête n'avoit compris jusqu'à présent. Voyez l'expli¬
** Planche XXI.me fig. 2.
cation de ce mot dans nos remarques à la fin de ce
*** Fig. 4.
chapitre.
**** Fig. 3.
34.