Full text: Vitruvius: L' architecture de Vitruve

LIVRE IV, CHAP. III. 
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demi-triglyphe, ce qui vient de l'atténuation des colonnes, qui varie à proportion de leur hauteur, 
comme il le dit dans le 2.me chapitre du III.me livre. Vitruve se sert donc ici de la quantité la 
plus approximative pour en indiquer une qui est incertaine. 
Nous avons dit, d'après l'édition de Philander, que la face des temples doriques, s'ils étoient 
tétrastyles, c'est-à-dire à quatre colonnes, devoit être divisée en XXVII parties, ou contenir XXVII 
modules. Dans les éditions antérieures à la sienne , et dans les manuscrits qu'il dit avoir vus, il y en 
avoit XXVIII; ce qui ne peut être qu'une faute de copiste, comme le prouve le calcul suivant; 
qui fait voir clairement que la chose ne peut être autrement que nous ne l'avons dit. L'entre-co¬ 
lonnement du temple dont parle ici Vitruve est le diastyle. 
L'entre-colonnement du milieu a trois triglyphes et quatre métopes de chaque côté ; il y a deux 
entre-colonnemens qui ont chacun deux triglyphes et trois métopes ; par-conséquent il y a en tout 
onze triglyphes, dix métopes et deux demi-métopes ; ceux-ci terminent la frise dans les angles, ce 
le fig. de la XI.me planche. 
qui fait en tout vingt-sept modules. Voyez la 4.m 
Les parties de métopes qui terminent les deux extrémités de la frise, loin d'être des demi-métopes, 
comme les nomme Vitruve, n'ont pas même un demi-module de large , à cause de la diminution 
des colonnes , comme nous l'avons déjà observé. 
Les mêmes éditions et manuscrits en parlant des temples doriques hexastyles, disent qu'il faut diviser 
leur face en XLIV parties, au lieu de XLII que nous avons mises depuis la correction de Philander 
et des autres auteurs. Il est encore aisé de prouver par le calcul, combien cette correction est néces¬ 
saire, et que dans le nombre XLII se trouve exactement le compte de tous les modules contenus 
dans la largeur des triglyphes et des métopes, comme on peut le voir dans la même figure. Ce qui 
prouve encore en faveur de notre opinion , c'est que Perrault nous apprend qu'il avoit , entre les 
mains, un manuscrit où ces deux nombres étoient indiqués conformément à notre correction , c'est¬ 
à-dire par XXVII et XLII. 
Comme nous l'avons déjà remarqué dans le 2.e Chap. du I.“ Liv., la proportion des édifices dépend 
de la correspondance de mesure que les parties qui le composent ont entr'elles ; elle se connoît et 
se règle par le modulé. 
Le module est une grandeur qu'on prend sur l'un ou l'autre des membres, ordinairement le dia¬ 
mêtre ou le demi-diamètre de la colonne ; jusqu'à présent Vitruve s'est servi du diamètre ; mais il 
se sert ici pour l'ordre dorique du demi-diamètre, et nous venons de voir comment le module d'un 
triglyphe fait juger de la grandeur d'un temple , ainsi qu'il l'a dit dans le 2.e Chap. du 1.e Liv. 
Perrault a cru que les copistes avoient fait une faute dans l'endroit où le texte dit que la largeur 
du chapiteau dorique doit être de deux modules et une sixième partie, latitudo duorum et moduli 
sertæ partis. Il a cru que , dans le manuscrit dont on s'étoit servi pour imprimer la première fois 
Vitruve , après le mot moduli , il y avoit une S avec un point, qui signifioit, suivant lui, semissis, 
et,qu'on avoit mal-à-propos interprété par sextœ partis. Le peu de largeur qu'on donne ici au cha¬ 
piteau lui a sans doute fait supposer cette erreur ; mais il est plus naturel de croire que les propor¬
	        
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