PRÉFACE
Xiv
à est sans contredit le seul qui, jusqu'à présent, ait mérité une estime particulière.
2 tant pour l'utilité de ses notes, qui sont on ne peut mieux raisonnées, que pour la
» clarté de sa traduction. »
Cependant le traducieur italien remarque, dans une infinité de notes, que Perrault
n'a pas du tout saisi le sens de l'auteur latin ; mais au lieu d'accuser son ignorance,
il ne manque jamais de supposer qu’il y a faute dans les manuscrits. Galiani a cherché
dans le texte le véritable sens de ces passages, et, sans y rien changer, il est parvenu
à le trouver. J'ai adopté toutes ces interprétations de Galiani, et comme lui, j'ai rétabli
le texte. Par-là plus de cent passages, où Perrault a fait des contre-sens, faute de les
avoir compris, sont rendus d'une manière simple et naturelle dans ma traduction,
sans avoir touché au texte.
Je suis loin cependant d'avoir suivi en tout la traduction de Galiani; je dois con¬
venir que son ouvrage, ainsi que celui de Perrault, m'ont été très-utiles ; je m'en
suis servi comme ils se sont servis de ceux de leurs prédécesseurs: mais, comme on
le verra dans mes remarques, j'ai bien des fois traduit autrement qu'eux, parce qu'ils
n'avoient pas eu assez souvent recours aux anciens monumens d'architecture. Perrault,
il est vrai, avoit voyagé en Italie, mais il fit sa traduction a Paris. Galiani, quoiqu'au
milieu des édifices romains, a fait la sienne à Naples, sans sortir de son cabinet.
Ses notes très-curieuses sont pleines d'érudition : cependant tous ceux qui les liront,
verront clairement qu'il a bien plus consulté les bibliothèques que les anciens monu-
mens d'architecture.
On conçoit qu'un traité d'architecture tel que celui de Vitruve est rempli de mots
techniques, la plupart tirés du grec , puisque c'étoit des Grecs que les Romains
avoient appris cette science. Souvent même il emploie les mots grecs ou il les cite
ce qui en rend l'intelligence très-difficile, même pour les savans. La plupart des tra-
ducteurs Italiens ne se sont pas donné la peine, non plus que Galiani, de les expli-
quer; ils se sont contentés de travestir ces mots dans leur langue. Ils ont par exemple
rendu ces expressions latines, trabes everganec par trabi everganei; cellesci, scapi
cardinales, par scapi cardinali, etc. J'ai préféré suivre l'exemple de Perrault; tous