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ULIVRELII, CHAP.I
étoit, dans le commencement, d'une livre (1), et on avoit coutume de le peser, si la somme dont
il s'agissoit étoit considérâble. C'est de-la que les Romains disoient peser, (pendere) pour payer
de-là viennent aussi nos mots françois dépenser, compter, etc. Ils divisoient l'as en 12 parties
chaque portion portoit le nom des parties de l'as qu'elle contenoit ; ainsi le quart de l'as s'appe¬
loit un trient, parce qu'il contenoit trois parties de l'as: le tiers, parce qu'il en contenoit quatre
s'appeloit le quadrant, etc.
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Nous voyons par ce passage de Vitruye que les mathématiciens divisoient leur as en six, au lieu
de le diviser en douze comme l'as ordinaire, et qu'ils se servoient des mêmes dénominations pout
désigner les parties qu'elle contenoit. Cependant elles ne signifioient pas le même nombre : ainsi le
sextant, qui désigne la sixième partie de leur as, contiendroit deux parties de l'autre: le trient
qui désigne le tiers, en contiendroit quatre : parce que, suivant les mathématiciens, l'as ou le tout
est de six ; par-conséquent le sextant signifie le sixième de six, c'est-à-dire l'unité, le tiers, etc.
Philander observe, avec raison, qu'au lieu de lire, comme dans toutes les éditions, cùm ad suppu¬
tationem crescat, supra sex adjecto asse, il faut lire, adjecto sextante : càr Vitruve ne dit cela,
que pour continuer à faire voir, comment tous les nombres, suivant les mathématiciens, tiroient
leur, nom du rapport qu'ils avoient avec celui de six. Ainsi puisque l'unité , ajoutée au nombre
six , fait sept, ils ont nommé ce dernier nombre soszrov comme qui diroit sr szrov, le sixième en
sus, et que le nombre 2 qui est le tiers de 6, ajouté à 6 fait 8, ils ont nommé ce dernier nombre
tertiarium en latin, et en grec o le tiers en sus. Si on lisoit adjecto asse , alors Vitruve
ne feroit pas connoître la raison pourquoi ce nombre est nommé soexrov, chose qu'il observe si
exactement pour les autres nombres.
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On croit apercevoir, dans ce chapitre, une contradiction au sujet du dénier, qu'il dit d'abord
être composé de dix as , et ensuite de seize. C'est que, dans le principe, le dénier ne contenoit
effectivement que dix as d'airain; mais pendant la guerre punique, le besoin d'argent se faisant
sentir dans la république, elle haussa le prix de l'argent , au point que le dénier fut porté jusqu'à
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seize as. Pline et Festus nous ont appris ce trait d'Histoire.
Après avoir cité l'as des Romains, Vitruve cite aussi la drachme des Grecs. La drachme étoit com-
posée de trois scrupules, et chaque scrupule de deux oboles; les oboles étoient de six æreoles ou
chalques, et chaque æreole de sept minutes , que les Grecs appeloient lepta. On divisoit aussi
l'obole en trois siliques, chaque silique en quatre grains, et chaque grain avoit une lentille et demie,
de sorte que la drachme contenoit six oboles, ou dix-huit siliques, ou soixante-douze grains, ou
108 lentilles. Après avoir parlé , en général, des mestres et des proportions, sur lesquelles on a
réglé celle des temples et des autres édifices , Vitruve parle des différens genres de temples; il en
distingue sept, qui sont : le temple à antes, le prostyle, l'amphiprostyle, le péripière, le pseudo¬
diptère , le diptère et l'hypatre.
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Tous ces temples, excepté celui à antes, et l'hypatre, urent leur nom des deux mots grees
o (siilos) colonne, ou de re (pteron), aile. Le noms de ceux qui ne sont pas entourés de
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() Pine Lit, RRSIL. Ch. 3
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