Full text: Vitruvius: Tesoro De Las Tres Lengvas Española, Francesca, Y Italiana

DIXIEME LIVRE 
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pare, ou vn peu plus. Qu'il soit vray, si quelcun met à part quatre 
cents pour employer en vn bastiment, & on suy dit durant le ma¬ 
neuure qu'il en faut encores cent seulement pour la derniere main, 
il ne sera gueres marri de ceste nouuelle, & prendra pour le moins 
esperance de voir bien tost son logis acheué. Mais si on le charge 
d'yn surcroist de moitié, ou autre somme plus excessiue, il se pred 
à fascher, ne fait plus compte d'y entendre, rompt l'attelier, perd 
le courage, & est contraint de quitter tout là 
Sans point de doute ceste faute n'aduient seulement en matie¬ 
re de maisonnages, ains aussi bien aux structures qui se font par 
les Magistrats pour donner resiouissance au peuple, comme sont 
Lices ou Camps clos dresses en plein marché, pour faire com- 
battre des joueurs d'espee, ou quelsques Theatres de scenes: car 
en ces cas il ny a point d'attente, mais font les conducteurs con¬ 
traints (veuillent ou non) d'auoir faict & parfaict en certain jour 
presix, tant les eschaffaux necessaires, que les sieges ordonnes 
pour tels spectacles, auec aussi les couuertures de voiles pour de¬ 
fendre les assistans de la pluye & du soleil, ensemble toutes au¬ 
tres particularités d'engins & machines qui s'y doyuent appli¬ 
quer pour la decoration du ieu, suyuant le subject dequoy il peut 
traicter. 
A ceste cause vne prudente diligence est singulierement requi¬ 
se en cest endroit, & par especial la fantasie industrieuse d'vn e¬ 
sprit vigilant & bien exercite, considere qu'il ne se fait jamais rien 
de bon sans vn fage discours, auant le coup premedite en la pen¬ 
see, ny sans la vertu de l'experience acquise par diuers effects de 
practique, 
Puis donc que ceste loy fut anciennement establie en Ephese, 
il ne me semble hors de propos de dire à ceste heure, qu'auant 
qu'yn ouurage se commence, la raison veut que l'on face curieu¬ 
sement & à cautelle vn petit bordere au de la mise, pour se garder 
d'estre abuse. Mais pource que nous n'auos Loy ny coustume qui 
puisse contraindre les Architectes à ce que dit est, nonobstant que 
les Preteurs & Ediles, c'est à dire luges & Voyers ou Maistres d'œu- 
ures & reparations, doyuent tenir main à faire expedier iceux E- 
chauffaulx & engins, il m'a semblé, Sire, qu'apres auoir expose en 
mes liures precedents, toutes les raisons des edifices, mon deuoir 
est de traicter en cestuy-cy (auquel consiste l'entiere perfection 
du corps d'Architecture) quels ont esté les commencements 
des
	        
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