Du broyement de la chaux pour faire les œuures de Stuc, & d’in-
cruſtature. # Chap. II.

APres que vous ſerez ſorti de la beſongne des Ter-
raſſes, il faudra penſer aux ouurages de Stuc,
pour embellir & blanchir les murailles: choſe
dont vous viendrez à voſtre intention, ſi vos mot-
tes de chaux ſont broyees long temps auant qu’il
en ſoit neceſſité, à fin que s’il y en auoit quelfques
vnes qui ne fuſſent parfaictement cuites en la fournaiſe, elles s’a-
mendaſſent par le broyement du hoyau qui les peſtrira en li-
queur continuelle: car ſi vous prenez de la fraiſche pour vous en
ſeruir auant qu’elle ayt eſté ainſi maceree, quand vous l’aurez
enduite ſur vos parois, il s’y fera des enflures & creuaſſes à l’occa-
ſion des petits cailloux crus qu’elle contiendra en ſoy: & ſi l’on
ne prend garde à celà, ils feront, par ſucceſſion de temps, diſſip-
per & tumber par grands plaquarts toute l’incruſtature des pa-
rois: là où ſi vous y donnez l’ordre que j’enſeigne, & la preparez
curieuſement pour mettre en œuure, il n’en viendra de long
temps faute.

Or pour ſçauoir ſi elle eſt delayee à ſuffiſance, prenez vne coi-
gnee de charpentier, & comme l’on fait des coipeaux de mer-
rein, tranchez en voſtre chaux dedans ſa foſſe. Adonc s’il y a des
petits cailloux qui facent tourner le fil de la coignee, eſtimez
que la chaux n’eſt pas temperee au deuoir: meſmes ſi vous en re-
tirez le fer net & ſec, ce ſera ſigne que ſa maſſe eſt debile & alte-
ree: où, ſi elle eſt graſſe & delayee comme il appartient, en s’atta-
chant comme glu contre ce ferrement, elle ſe monſtrera cuite
ce qu’il faut.

Parquoy, apres auoir eſchaffaudé, & faict prouiſion d’inſtru-
ments neceſſaires, beſoignez en vos conclaues à la diſpoſi-
tion des planchers en voute, au moins s’ils ne doyuent eſtre La-
cunaires, c’eſt à dire à plat fonds au deſſous des Soliues, pour e-
ſtre ornés de compartiments, & autres beaux ouurages ſelon le
plaiſir du Maiſtre.