TROISIEME LIVRE
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du compas sur iceluy nombril, & qu'on allast de l'autre faisant vn
rond, la ligne de la circonference toucheroit justement aux ex¬
tremités des doigts de ses pieds & de ses mains.
Ceste fgure est de Philander, qui dit anoir veu ces compas droi &
courbe graués en vn marbre à Romme, au jardin d'ngelo
Colotio-Et par ceci se void que l'inuention du com¬
pas courbe est de temps immemorial.
Encores tout ainsi qu'il
fait la figure ronde, ne plus
ne moins se treuue en luy
la parfaictement quarree:
car si lon mesure depuis la
plante des pieds jusques
au plus haut de la teste, &
que lo tire vne pareille li¬
gne par dessus ses mains
estendues, lon trouuera que
reste là sera autant large que l'autre est longue, & que lon en pourra
former le quarre parfaict aussi biem que des choses plattes esquar¬
ries au moyen de la reigle. Si doc nature a en telle lorte compose le
corps de l'home, à sęauoir que tous les menbres correspondent par
proportions à sa juste figure: l semble que les antiques n'ont sans
bone cause ordoné que pour redre les ouurages en perfectio,tou
tes les especes de mesure y estans requises, ayet en chacum de leurs
membres vne conuenance legitime: & pourtant quand ils ensei
gnoyent les ordres qui se doyuent suyure en tous edifices, leur pla¬
sir estoit que celas obseruast singuierement en la structure des
Temples, ausquels on void à perpetuite quelles louanges ou vi¬
tuperes lon doit donner aux ouuriers qui en ont eu la conduite.
Ces antiques calculerent sur les menbres du corps de l'homme,
les railons des mesures lesquelles semblent estre necessaires en
toutes manieres d'ouurages come sot le poulse,le palme, se pich
&la coudee. puis les partirent en nombrè parfaict, que les Grecs
appellet Teleion,c est a dire fini Or est ce nombre, celuy de dis,
quifut premierement inuenté sur les doigts des mainisdotaelte
tiréle palme aedu palme le pied: considere que comme Nature
a mis dix doigts en celles deux mains, ains fut ce le plasirde
Plaron que ce nobe int elen de entieyeu mielmementge
la di¬