Les liens ſous les ſemelles ont chacun 6 pieds de long, ſur 10
à 12 pouces de
groſſeur.
Les Poutrelles des travées du pont, qui ne ſont pas dans le grand
courant, ont ſix
toiſes 4 pieds de longueur, ſur 14 à 15 pouces
de groſſeur; & celles du grand courant ont 7 toiſes 4 pieds & de-
mi ſur 15 à 16 pouces de groſſeur.
Le plancher du pont a 5 toiſes 5 pieds de largeur, ſur 3 pouces
d’épaiſſeur.
Le redoublement du plancher entre les deux banquettes, a 3
toiſes de largeur, ſur
2 pouces d’épaiſſeur.
Les ſeuilles des banquettes ſont de toute la longueur du pont,
& de 20 pouces de groſſeur.
Les ſolivaux des banquettes ont 6 pieds de long, ſur 8 pouces
de groſſeur.
Le plancher des banquettes a 6 pieds de largeur, ſur 2 pouces
d’épaiſſeur.
Les poteaux des garde-ſoux ont 6. pieds de long, ſur 8 & 10
pouces de groſſeur.
Les liens pendans ont 10 pieds de longueur, ſur 10 pouces par
le bout, & 20 ſur le bout du chapeau.
Les décharges ou jettées ont chacune 20 pieds de longueur, ſur
8 à 9 pouces de
groſſeur.
Les garde-foux ont 7 à 8 pouces de groſſeur.
Quant aux briſe-glaces, les pilots ſont de differentes longueurs,
ſur 13 à 19
pouces de groſſeur.
Les moiſes ſont auſſi de differentes longueurs, & ont 8 à 10 pou-
ces de groſſeur.
Il ſe fait des ponts tournans qui ſont très commodes, pour faci-
liter le paſſage
au-deſſus des écluſes, ou aux autres endroits d’une
riviere ou canal, où il doit
paſſer des batteaux: je ne m’étois pas
propoſé de parler ici de ces ſortes de ponts, parce qu’étant
rela-
tifs aux écluſes, ils apartiennent plûtôt à l’Architecture Hydrauli-
que,
qu’à la matiere que je traite preſentement; mais comme, ſans
y faire attention, on en a raporté deux deſſeins ſur la Planche
21,
je me trouve dans la neceſſité d’en donner l’Explication, quoi
qu’aſſés
hors de propos par raport au plan que je me ſuis fait, de
ne parler de chaque choſe
que dans l’endroit qui lui convient na-
turellement.
Le plan CI du premier Pont fait voir, qu’il eſt coupé en deux
également,
afin que chaque moitié ſe puiſe ſeparer, & ſe rejoin-
dre, en tournant comme ſur un pivot: une de ces moitiés eſt re-
LIVRE IV. DES EDIFICES MILITAIRES. preſentée à
jour, pour montrer l’aſſemblage de la charpente, & l’autre eſt recouverte de madriers; l’on obſervera que la jonction
des deux moitiés ſe fait en portion de cercle à
l’endroit AA, afin
qu’étant arrêtée par des verroux, l’union en ſoit plus ferme: à l’é-
gard de l’élevation elle n’a rien de particulier, ſinon que les
gar-
des-foux ſont de fer, pour que le pont en paroiſſe plus leger.
L’autre deſſein repreſente encore un pont tournant, dont la jonc-
tion ſe ſait
obliquement à l’endroit D: le plan eſt à peu près de
même que le précédent, il n’y a de difference que dans
l’élevation,
où les gardes-foux, au lieu d’être de fer ſont de bois, d’un
aſſembla-
ge particulier qu’il ſuffit d’examiner pour voir que l’on a eu en
vûë
de rendre ce pont beaucoup plus ſolide que l’autre; & com-
me une pareille conſtruction chargeroit beaucoup la crapaudine, on
a crû
que pour la ſoulager il falloit faire des roulettes à l’entour,
afin de faire
tourner le pont aiſément, & qu’il demeure toûjours
en équilibre, ſans pancher plus d’un côté que de l’autre: à l’égard
des dimenſions du pont de la 22. Planche, je n’en parlerai pas,
parce qu’il ſera aiſé de les déterminer, ſur ce que
je viens de dire
au ſujet de l’autrc.
Comme tout ce qui peut faciliter la communication des ou-
vrages apartient à ce
chapitre, je crois devoir ajoûter, que quand
les foſſés d’une place ſont inondés,
on fait des petits ponts à fleur
d’eau, qui vont des poternes du corps de la place
à la demi-Lune,
ou à quelqu’autre ouvrage: on en fait auſſi de ſemblables le long
des gorges, pour aller de la demi-Lune dans
le chemin couvert,
ou dans les contregardes, ainſi qu’on le peut voir dans la 25 Plan-
che: l’on pratique pourtant quelquefois des poternes dans les fa-
ces, & en ce cas le pont, qui communique aux autres ouvrages
voiſins, répond à la
poterne, & n’eſt plus à la gorge de la demi-
Lune; c’eſt ainſi par exemple qu’au Neuf Briſack l’on communi-
que des contregardes dans
les tenailles, en paſſant par les poter-
nes qui ſont aux flancs.
Quand les foſſés ſont à ſec, on fait des Caponieres qui aſſeurent
& couvrent parfaitement les communications: ces caponieres ne
ſont autre choſe qu’un parapet fait en glacis à droit & à gauche
du paſſage que l’on pratique dans le fond des foſſez, comme on
le
peut voir ſur la Planche que je viens de citer.