DE MATHÉMATIQUE. Liv. XV.
pofé, qui eſt mis en mouvement par la manivelle A B C, où
eſt appliquée la puiſſance; cette manivelle en tournant, fait
tourner le petit pignon D, lequel étant engrainé dans la roue
E, la fait auſſi tourner. Au centre de cette roue, eſt un autre
pignon F, qui fait monter le cric G H, pour enlever le fardeau. Préſentement ſi l’on ſuppoſe que la manivelle A B (que nous
conſidérons ici comme le rayon d’une roue), ſoit de 15 pouces,
que le pignon D ait un pouce de rayon, la roue E, 12 pouces
auſſi de rayon, & le pignon F deux, l’on connoîtra le rapport
de la puiſſance au poids qu’on peut enlever, en conſidérant le
rapport du produit des rayons des pignons au produit des rayons
des roues: ainſi le produit des pignons ſera 2, & le produit des
roues 180; ce qui fait voir que la puiſſance ſera au poids,
comme 2 eſt à 180, ou bien comme l’unité eſt à 90. Or ſi l’on
ſuppoſe que la puiſſance eſt 50, multipliant 50 par 90, l’on
aura 4500, qui eſt à peu près le poids qu’un homme peut en-
lever par le moyen d’un cric tel que celui que nous venons
d’expliquer : & ſi au lieu de deux roues il y en avoit davan-
tage, l’on voit qu’on peut avec le cric lever des fardeaux d’une
peſanteur immenſe.
1118.1.
Pl. XXX.
Figure 397.
1119.
De la Vis ſans fin, appliquée aux roues dentées.
1114. La vis ſans fin eſt encore une machine propre à aug-
menter extrêmement la force de la puiſſance, ſurtout quand
elle met en mouvement pluſieurs roues dentées. Suppoſant
donc qu’on a une machine compoſée d’une vis ſans fin, & de
trois roues, comme celle de la figure 399, pour ſçavoir le rap-
port de la puiſſance Q au poids P, je conſidere que la puiſſance
étant appliquée à une manivelle ou à un levier A B, fera tour-
ner la vis, qui mettra en mouvement la premiere roue, à
cauſe que les pas de la vis ſont engrainés avec les dents de la
premiere roue, dont les pignons qui s’engrainent avec les
dents de la ſeconde roue, la fera tourner auſſi, & le pignon de
celle-ci la troiſieme roue, au pignon de laquelle eſt attaché le
poids.
1119.1.
Pl. XXXI.
Figure 399.
Préſentement ſi l’on nomme n la circonférence du cercle,
qui auroit pour rayon le levier A C, a l’intervalle d’un pas de
la vis, f l’effet des filets contre les dents de la roue, g le
rayon de la premiere roue, b celui de ſon pignon, h le rayon