Full text: Ufano, Diego: Artillerie, ou vraye instruction de l' artillerie et de ses appartenances

Second Traicté mes, & autres officiers neceſſaires du train de l’Artillerie. Auec cette intelligence toutes-
fois que le Maiſtre d’hoſtel de l’Artillerie pour ſon bagage & ſes munitions pourra choiſir
le lieu à ſa volonté, ſans aucune redite.

Apres marchent les officieux, comme ſerruriers, mareſchaux, charpentiers, & finalement le preuoſt de l’Artillerie auec le reſte du bagage, & des victuailles du
train.

Mais ſe rencontrant en vne campagne large & capable, ce train, autrement aſſez
long, pourroit eſtre racourcy, eſtant party en trois: de ſorte que l’auantgarde prit le coſté
dextre, le bataillon du milieu, le ſeneſtre, eſgallant le front auec celuy de l’auant-garde, & l’arrieregarde, comprenant les pieces de l’Artillerie auec leurs appreſts, marche entre
deux: dont le train marchant plus ſerré & plus court, ſera auſſi plus fort; comme la figure
6. a le monſtre en ces lettres A, B, C. Et ladite largeur de campagne ceſſant, l’auantgar-
de reprendra ſa place ſans aucun deſordre ou difficulté, & chacun ſe retrouuera en ſon
rang.

Dauantage, s’il aduenoit que ledit train de l’Artillerie marchant, il y eut quelqu’au-
tre chariot, de quiconque ce fuſt, qui le vouluſt deuancer, meſme en grande haſte, pour
donner tant moins d’empeſchement, lors le General de ſon authorité; luy commandera
de s’arreſter, eſtant des priuileges de ce train, a cauſe de ſa peſanteur & de ſon vtilité, com-
me du principal & premier inſtrument de guerre, d’auoir touſiours, ſans aucune contradi-
ction le premier rang. Ioint que les meilleurs quartiers & logis luy ſont deubs, auſquels il
eſt logé deuant tous autres. Ou il ne faut oublier, que ceux du ſeruice dudit train ioüiſ-
ſent des meſmes priuileges. V oicy Tres- Illuſtre Seigneur ce que deſiriez ſçauoir de l’or-
dre auquel le train de l’Artillerie doit marcher à par ſoy.

Gen. I’en ſuis tres-content, & m’aſſeure qu’il eſt de grande importance. Cepen-
dant ie deſirerois auſſi bien de ſçauoir comment l’Artillerie, tout ſon attelage & train
eſtant paruenu en ſon lieu, doit eſtre logé.

Cap. Cecy combien qu’il ſoit des dépendances du General de l’armée, qui en don-
ne commandement au General de l’Artillerie, ou a ſes Lieutenants: il faut toutesfois que
le General de l’Artillerie ſoit diligent d’auoir eſgard; premierement qu’elle ſoit logée de
bonne heure, pour auoir le temps de choiſirtoutes les commoditez neceſſaires. Et puis, s’il
eſt poſſible, qu’elle ſoit logée ên telle ſorte, qu’elle commande & deſcouure tout le camp,
dont cette vtilité en reſultera, a ſçauoir, pour le premier, que toutes lesaduenuës luy ſeront
découuertes; pour le ſecond, que le camp en ſera mieux deffendu, le pouuant flanquer de
tous coſtez; & pour le troiſieme, que l’ennemy le voulant aſſaillir, elle ſe puiſſe deffendre
de ſon auantage. Mais quand au logis, il y faut obſeruer cet ordre dépeint en la figure 6. β. Premierement qu’entre le retranchement fait de quelques chaiſnes de munitions, & les
chariots enſerrez, il y ait autant de place, que l’infanterie ordonnée à ſa garde & deffence y
puiſſe, la neceſſité le requerant, eſcarmoucher: qui auſſi pour cet effet tiendra les lieux no-
tez A, B, C, D. ayant pour le moins vingt ou vingtcinq pas de largeur. Pour le ſecond, que
les pieces d’aduis, deſquelles il y a touſiours trois ou quatre, regardant toutes les aduenuës
de l’ennemy, ſoient touſiours chargées & preſtes à point de guerre. Pour la troiſiéme, que
les charlots de la poudre ſoient logez au milieu, & comme le centre le reſte du chariage,
comme on voit és lettres F, G, H, I.

Gen. La place eſt fort bien traictée, & m’aſſeure que n’eſtant ainſi garnie & pour-
ueuë auec grand ſoing & diligence, ſi l’ennemy la venoit attaquer il iroit beaucoup de
l’honneur & reputation du General. Mais comment faudra-il loger l’Artillerie, afin qu’à
l’heure du combat l’ennemy en ſoit plus griefuement offencé?

Cap. Ie ne doute aucunement que V. S. eſtant bien expert tant és guerres de Sa-
uoye qu’en celles d’Hongrie, ne le ſçache beaucoup mieux que ie ne luy en pourrois dire,
donten faiſant longs recits, ſemblera que le diſciple vueille enſeigner ſon maiſtre.

Waiting...

Note to user

Dear user,

In response to current developments in the web technology used by the Goobi viewer, the software no longer supports your browser.

Please use one of the following browsers to display this page correctly.

Thank you.

powered by Goobi viewer