ZOOLOGIE GÉNÉRALE.
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causes: à l’intensité plus grande de la puissance vitale, ou
à un meilleur emploi de la force dépensée.
Les animaux comparés entre eux nous offrent, sous ces
deux rapports, des différences extrêmes.
Pour juger approximativement des variations qui exis
tent dans la grandeur des forces physiologiques départies
à chaque espèce, il suffit de prendre en considération la
durée normale de la vie, et la somme des résultats que la
machine animée peut fournir dans un temps donné ; ou,
en d’autres mots, évaluer le degré d’activité de l’organisme
à chaque moment de l’existence, et tenir compte de la
longueur de cette existence elle-même. En calculant de la
sorte la puissance physiologique des animaux, il devient
facile de voir que le développement des forces dont ils sont
doués se trouve lié d’une manière intime à une question
de quantité dans le mode de constitution de l’organisme.
L’observation nous montre, en effet, que toutes choses étant
égales d’ailleurs, la grandeur des résultats fournis par le
travail vital est d’ordinaire dans un certain rapport avec la
masse des tissus vivants dont se compose l’individu ou
l’organe.
Ainsi, lorsque la matière organisée commence à deve
nir un foyer de forces vitales, et à constituer les rudiments
d’un individu nouveau, l’être en voie de formation est
d’une faiblesse extrême ; ses facultés sont obscures et son
rôle physiologique est des plus minimes; mais, à mesure
qu’il s’avance vers l’âge mûr, sa puissance augmente et son
activité s’accroît. Le nouveau-né devient un être supérieur
à l’embryon, et l’animal adulte devient à son tour supé
rieur à l’animal en bas âge. Or, dans cette marche ascen
dante, le développement matériel de l’organisme accom
pagne le déploiement de forces plus grandes, et ce qui, au