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HAPITRE X.
tion particulière et le mode d'ordonnancement de l’ensem
ble de l’organisme cesse aussi d’être rigoureuse, et les ca
ractères qu’on en peut tirer perdent toute leur valeur
zoologique. On sait en effet combien il y a de ressemblance
entre la Baleine et le Cachalot, ainsi qu’entre le Marsouin
et le Narval, et cependant le système dentaire diffère com
plétement chez ces divers Cétacés, puisque chez le Mar
souin les deux mâchoires sont garnies d’une série de pe
tites dents pointues qui dépassent à peine la gencive, et que
chez le Narval il n’existe pas de dents dans l’intérieur de
la bouche; mais la mâchoire supérieure est armée d’une
incisive immense, s’avançant comme une broche au-devant
de la tête, et que chez le Cachalot, la mâchoire inférieure
porte une rangée de dents ordinaire, tandis que chez la
Baleine toute espèce de dents a disparu pour être rem
placée par des fanons.
Des organes d’une importance plus grande encore nous
montrent la même tendance à varier dès que leur rôle
physiologique s’amoindrit. Ainsi, chez tous les animaux ver
tébrés, où la respiration pulmonaire a une très-grande acti
vité, la petite circulation se fait de la même manière, et le
cœur n’offre dans sa structure aucune modification nota
ble. Chez tous les Mammifères et chez tous les Oiseaux, cet
organe présente en effet le même caractère. Mais dès que
dans la classe des Reptiles, et dans le groupe des Batra
ciens, la respiration locale dont les poumons sont le siége
cesse d’être aussi énergigue et aussi essentielle, le cœur
cesse aussi d’avoir la même fixité dans tout ce qui est re
latif à la circulation pulmonaire. Chez les Reptiles, les deux
ventricules peuvent être complétement isolés, comme cela
se voit chez les Crocodiliens , imparfaitement séparés.
comme chez les Iguanes, ou remplacés par un ventricule
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