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ZOOLOGIE GÉNÉRALE.
composition anatomique du corps. Nous avons déjà vu que
cette fixité dans les caractères essentiels du mode de struc
ture adopté dans chacune des grandes divisions du règne
animal, s’obtient en partie par l’emploi de matériaux ana
logues; mais elle dépend aussi d’une autre tendance de la
nature dont il importe de tenir compte ici, savoir la con
stance dans les rapports de ces matériaux entre eux.
Ainsi, lorsque, dans le tracé fondamental de l’organisme,
une série d’éléments anatomiques a été disposée suivant
un ordre déterminé, cet ordre n’est interverti dans aucune
des espèces qui dérivent de ce type zoologique. Si l’élé
ment B se trouve placé après l’élément A et avant l’élé
ment C, il ne se montrera jamais avant l’élément A, et ne
sera jamais précédé par l’élément C. L’humérus, par
exemple, ne peut se rencontrer qu’entre le scapulum et le
radius, et ne saurait s'intercaler entre ce dernier os et
le carpe. Les chevauchements organiques dont il a été
déjà question peuvent masquer plus ou moins cette fixité
dans les connexions anatomiques; les rapports de position
peuvent être modifiés aussi par la disparition de certains
éléments ou par l’adjonction de parties surnuméraires:
mais au fond ce principe d’ordonnancement persiste dans
ce qui est essentiel chez tous les animaux dont l’organisme
est constitué d’après un même plan fondamental.
Geoffroy Saint-Hilaire, qui a été le premier à reconnaître
toute l’importance de cette règle de structure et à la for
muler nettemnent, la désigne sous le nom de loi des con
nexions. Il a montré aussi qu’on pouvait en faire un heu
reux emploi dans la recherche des parties qui, tout en
changeant de forme et d’usage, ne cessent pas de se cor
respondre dans l’organisme de divers animaux. Souvent,
en effet, la détermination des analogues présente des diffi¬