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DES MACHINES.
De l'action journalière de l'komme qui transporte des fardeaux
sur une brouette ou autres petits charriots.
59. Pascal est, dit-on, l'inventeur de la brouette : cette Machine est,
comme on sait, une caisse plus longue que large, attachée à un brancard
dont les bras sont plus alongés d'un côté de la caisse que de l'autre. L'ex
trémité la moins alongée porte les tourillons de l'essieu d'une petite roué.
Le fardeau est sur la caisse, et l'homme chargé de le transporter saisit les
bras de la brouette à a5 décimètres à peu près de distance de l'essieu.
Le poids total de la brouette est moyennement de 30 kilogrammes, et
pour le transport des terres, on la charge ordinairement de 7o kilo
grammes environ. Vauban, dont le nom rappelle l'époque des plus grandes
constructions en terres, a observé qu'un homme, dans son travail journa
lier, peut faire 500 voyages, en parcourant à chaque voyage la distance de
29 mètres, avec la brouette chargee de 7o kilogrammes. Pour comparer cet
effet à celui qu'on obtient des porteurs sur crochets, nous estimerons
l'action journalière de ceux-ci par le produit du poids transporté et de la
distance à laquelle on transporte. Ainsi on a, pour l'effet utile des col
porteurs en un jour (art. 57), 44 kilogrammes X 20 kilomètres, et pour
celui du manœuvre à la brouette, 7o kilogrammes x 14,5 kilomètres.
Ces deux effets utiles (note, art, 39) sont dans le rapport de 880 à 1015,
ainsi, en n'ayant égard qu'au poids des masses transportées, la brouette,
comme moyen de transport, est préférable aux crochets, mais il est à
remarquer que le volume des masses augmente la difficulté du transport,
et il est probable que les colporteurs ont plus fatigué que les brouettiers.
M. Coulomb a trouvé qu'en soutenant la brouette chargée, au moyen
d'un peson fixé au même point où les hommes tiennent les bras, on
ssupportait un poids de 18 à 20 kilogrammes, et il a encore trouvé que
dal force nécessaire pour pousser la brouette chargée, sur un terrain sec
et uni, était de 2 à 3 kilogrammes. Ce poids mesure l'effort continu
de l'homme qui pousse la brouette; multipliant cet effort par l'espace
14 kilomètres qu'il parcourt en boo voyages, on a de 28 à 42 grandes
unités dynamiques pour la mesure des efforts qui produisent l'effet utile
journalier.
6o. Dans les travaux des mines, on se sert quelquefois de traîneaux qui
glissent sur un sol assez inégal et ordinairement argileux: ceux que
M. Gueniveau a observés étaient traînés par un seul homme, et chargés
de go kilogrammes de houille; le trajet était de 290 mètres; le manœeuvre