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ASTRONOMIE
CHAPITRE VII.
De l'anneau de Saturne.
484. LORSQU'oN observe Saturne au télescope, on le
voit ordinairement environné d’une bande lumineuse qui
le ceint par le milieu,, comme une écharpe, et qui
s'étend au-dehors pour lui former comme deux anses,
voyez fig. 96. Peu-à-peu on voit ces anses se rétrécir,
devenir un filet lumineux, et enfin disparaître : alors
Saturne paraît tout- à -fait arrondi; mais après quelque
tems, les anses reparaissent, elles s'élargissent de nou
veau , et l’on peut s’apercevoir qu’elles ne sont pas
adhérentes au corps de la planète , car il y a entre
elles un espace vuide à travers lequel on voit le ciel, et
les petites étoiles que le hasard y fait rencontrer.
Ces apparences se reproduisent constamment, suivant
une marche régulière : on doit donc en conclure que
la cause qui les produit, est aussi constante, et alors il
faut nécessairement les attribuer à l'existence de quel
que corps solide qui environne Saturne, et reparaît ou
disparaît successivement.
Mais comme il serait peu naturel d’imaginer que ce
corps acquiert et perd successivement la faculté de bril
ler, il faut croire que les variations qu'il nous présente»
résultent de sa position et de sa forme, et alors on peut
chercher quelle doit être cette forme , pour satisfaire
aux phénomènes observés.
485. On les représente tous très-exactement, en sup
posant l'équateur de Saturne, environné d'un annea u cir
culaire opaque, très-mince, et qui ne lui est adhérent