Full text: Monge, Gaspard: Géometrie descriptive

GÉOMÉTRIE DESCRIPTIVE. 
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L'autre partie de la peinture en est, à proprement parler, le métier 
son but est l’exécution exacte des conceptions de la première. Ici rien 
n'est arbitraire; tout peut être prévu par un raisonnement rigoureux, 
parce que tout est le résultat nécessaire d'objets convenus et de circon 
stances données. Lorsqu'un objet est déterminé de forme et de position, 
lorsqu'on connaît la nature, le nombre et la position de tous les corps 
qui peuvent l'éclairer, soit par une lumière directe, soit par des rayons 
réfléchis; lorsque la position de l'œil du spectateur est fixe; lorsqu'enfin 
toutes les circonstances qui peuvent influer sur la vision sont bien éta 
blies et connues, la teinte de chacun des points de la surface visible de 
cet objet est absolument déterminée. Tout ce qui a rapport à la couleur 
de cette teinte et à son éclat dépend de la position du plan tangent en 
ce point à l'égard des corps éclairans et de l'œil du spectateur : elle 
peut être trouvée par le seul raisonnement; et lorsqu'elle est ainsi dé 
terminée, elle doit être appliquée avec exactitude. Tout affaiblissement, 
toute exagération changeraient les apparences, altéreraient les formes 
et produiraient un autre effet que celui qu'attend l'artiste. 
Je sais bien que la rapidité de l'exécution, qui est souvent nécessaire, 
ne permettrait que bien rarement l'emploi d'une méthode qui priverait 
l'esprit de tout secours matériel, et l'abandonnerait à l'exercice de ses 
seules facultés, et qu'il est beaucoup plus facile au peintre de poser les 
objets, d'observer leurs teintes et de les imiter : mais s'il était accou 
tumé à considérer les positions des plans tangens et les deux courbures 
des surfaces en chacun de leurs points, courbures qui feront l'objet de 
leçons ultérieures, il tirerait de ce moyen matériel un parti plus avan 
tageux; il serait en état de rétablir les effets que l'omission de quelques 
circonstances a empêché de naître, et de supprimer ceux auxquels 
donnent lieu des circonstances étrangères. 
Enfin, les expressions vagues, comme celles de méplat, clair-obseur, 
que les peintres emploient à chaque instant, sont un témoignage con 
stant da besoin qu'ils ont de connaissances plus exactes, et de raison 
nemens plus rigoureux.
	        
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