Full text: Monge, Gaspard: Géometrie descriptive

THÉORIE DES OMBRES 
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l'expérience, aux propriétés des surfaces polies et des surfaces mates. 
Relativement à ces corps, on peut admettre que les molécules qui ap 
partiennent à leur enveloppe extérieure, sont des petites sphères à peu 
près polies, refléchissant en partie la lumière, à la manière des corps 
polis, et plus ou moins engagées dans la solidité même du corps pro 
posé, selon que son poli est plus ou moins parfait. Si elles étaient 
isolées, chacune offrirait un point brillant; mais comme elles ne nous 
laissent voir qu'une partie de leur contour, toutes ne peuvent pas 
nous présenter un point de ce genre : celles-là seules jouissent de 
cette propriété, pour lesquelles le point brillant tombe sur leur segment 
antérieur et visible, qui se confond sensiblement avec la surface géné 
rale du corps. On peut conclure de là, que si, sur la surface du corps 
proposé, considérée comme continue, on cherche la position du point 
brillant, ainsi qu'on le ferait dans le cas où le corps serait poli, on 
aura, en quelque sorte, le centre de la partie de la surface où se 
trouvent les molécules polies, susceptibles de nous offrir des points 
brillans; et l'on conçoit que cette partie lumineuse sera d'autant moins 
resserrée, que les molécules polies dont il s'agit seront plus brillantes, 
ou que le corps sera moins lisse. En d'autres termes, on peut dire que 
pour les corps imparfaitement polis, le point brillant s'élargit et se ré 
pand en s'affaiblissant, sur un espace d'autant plus étendu, que le poli 
est moins parfait. Sur le reste de la surface du corps proposé, les molé 
cules ne nous renvoient la lumière que de la manière propre aux sur 
faces complètement mates; et ce que nous avons dit à ce sujet, trouve 
la son application. 
Jusqu'à présent, nous n'avons considéré dans la lumière, que l'inten 
sité avec laquelle elle arrive au corps, s'y distribue et s'y réfléchit pour 
revenir à l'œeil du spectateur; nous avons fait abstraction des altérations 
qu'elle subit dans les milieux qu'elle traverse, et par l'effet des autres 
circonstances qui agissent sur elle : ce sont les modifications résultantes 
de ces diverses causes, que nous avons maintenant à étudier. 
142. L'air que la lumière traverse pour arriver jusqu'à nous, n'est pas
	        
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