Full text: Tome Troisième (3)

196 PErFECtIILItet tfRESCENCE 
les sociétés nombreuses de singes, et celui 
où il se trouve dans nos sociétés, on ne sait 
s'il n'a pas plutôt perdu que gagné. Les 
formes, dans nos sociétés, sont peut-être 
plus belles ; mais le corps, en général, est 
plus foible; il est sujet à un plus grand 
nombre de maladies : plusieurs de ses sens 
ont beaucoup perdu. Nous avons vu que les 
hommes sauvages trouvés dans les forêts, 
avoient le sens de l'odorat aussi fin que les 
autres animaux ; leur goût étoit très-délicat; 
leur vue étoit très-perçante ; leur ouie très 
fine. 
Néanmoins tous les faits que nous avons 
rapportés jusqu'ici, prouvent que le sens qui 
lui est le plus utile, celui du tact, a beau 
coup gagné, parceque l'homme ne marche 
plus sur ses mains : ses autres sens ne sont 
peut-être pas meilleurs, mais ils sont plus 
exercés ; il sait distinguer les couleurs, les 
sons, les comparer entre eux d'une manière 
beaucoup plus exacte qu’il ne le faisoit au 
paravant; cependant ceci a des limites assez 
resserrées. 
Mais le sens qui le rend si supérieur à ce 
qu'il étoit, LE SENS INTERNE, a acquis immen 
ément, et son perfectionnement peut s’é 
dre très-loin ; il a néanmoins des bornes :
	        
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