SUR LES ÉTRES ORGANISÉS.
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soin; il ne sait pas dissiper l'excès de son acti
vité par les travaux du corps ou ceux de l'esprit.
J'ai prouvé, dans mon Traité de l'Homme,
que l'état de société lui donnoit de nouveaux
besoins, qu'il faut rapporter à trois principaux:
Les occupations du corps;
Les occupations de l'esprit;
Les occupations du cœur.
Ces besoins nouveaux ont leur source dans une
quantité plus abondante du fluide moteur, ou du
principe de l'excitabilité secrété par le cerveau
qui est plus excité. Il faut évacuer ce principe,
autrement il produit une irritation douloureuse ;
ainsi que, par exemple, une trop grande quan
tité d'urine dans la vessie, la tiraille douloureu
sement. Il n’y a que trois moyens d’évacuer ce
principe de l'excitabilité : les travaux du corps,
ceux de l'esprit et les affections du cœur.
Dans l'état appelé de nature, l'homme, ainsi
que les animaux, trouve avec peine ses alimens,
qui d'ailleurs sont de difficile digestions. Le
principe de l'excitabilite se porte donc presque
tout entier aux organes digestifs.
Dans l'état de société, l'homme des classes
riches se nourrit d'alimens succulens et de facile
digestion. L'organe pensant, qui est plus exercé,
secrète beaucoup de fluide moteur ou principe
de l'excitabilité. La digestion exige moins de ce