CONSIDÉRATIONS
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mouillés de larmes; leur sensibilité est moindre
que celle de l'homme.
DE LA SECRÉTION DU LAIT.
Le lait est une liqueur, pour ainsi dire, acci
dentelle à l'économie animale, puisqu’il n’y a
que les femelles des mammaux qui en aient aux
derniers momens de la gestation, et quelque
tems après, pour la nourriture de leurs petits.
On avoit comparé le lait au chile , parce qu'on
croyoit que ces deux liqueurs avoient les plus
grands rapports par leurs qualités extérieures,
et qu'elles étoient également composées de trois
parties, la séreuse, la butireuse et la caseuse :
mais cette comparaison n'est point exacte.
Le chile, en arrivant dans le torrent de la
circulation, n'est point animalisé sur-le-champ.
Il faut donc supposer qu'aux époques dont nous
venons de parler, il s'en fait une secrétion abon
dante dans les mamelles de ces femelles ; mais
il a acquis quelques qualités; il contient moins
de lymphe; ses parties butireuses et caseuses
sontplus abondantes ; ce qui lui donne une cou
leur blanche que n'a pas le chile.
Il seroit difficile d'expliquer pourquoi cette
secrétion ne s'opère que dans ces instans ; peut
être est-ce parce que dans le tems de l'amour et