CONSIDÉRATIONS
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Lorsque les mouvemens quiles produisent sont
assez violens pour crisper, irriter, déchirer les
nerfs, il s'ensuivra des douleurs plus ou moins
vives : une lumière trop éclatante éblouit parce
qu'elle blesse : des sons trop forts déchirent l'o
reille, et quelquefois au point d'en faire jaillir
le sang : des odeurs trop pénétrantes, des saveurs
trop âcres ,... produisent des effets analogues en
blessant les organes.
Mais si ces mouvemens ne font que titiller
légèrement le systême nerveux, ils produiront
des plaisirs. C'est comme lorsqu'on chatouille
légèrement la peau, on causę une sensation
agréable, au lieu qu'elle devient plus ou moins
douloureuse, si le chatouillement est trop fort.
On doit donc supposer que toutes les fois
qu'il y a du plaisir, le systême nerveux est vo
luptueusement ému, au lieu qu'une émotion trop
forte est suivie de douleur. Si le principe de l'ex
citabilité, tel qu'il soit, a une trop grande acti
vité, il fera une impression trop vive sur les
nerfs, et il produira douleur.
Si son action sur les nerfs n’est pas assez
forte, la sensation sera foible.
Enfin, si son action a la force nécessaire, la
sensation produira un plaisir plus ou moins con
sidérable.
La nature du plaisir et de la douleur variera à