DE LA NATURE VÉCÉTALE.
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tant de beauté, de si grands attraits ;
elle se montra dans une pompe si magni
fique, que les hommes blancs d'en-deçà
de la grande eau, qui avoient perdu
l'idée de la puissance céleste et de la bonté
infinie de la Providence, se prosternè
rent ravis d'un spectacle aussi inattendu.
Appuyée aux deux pôles du globe,
soutenue par deux vastes océans, ca
chant dans les nues son front colossal,
laissant échapper de son sein immense
les plus grands fleuves du monde, parée
enfin de son manteau végétal, le plus
riche, le plus magnifique qui se soit ja
mais montré aux regards de l'homme;
elle apparut, à la honte des anciens con
tinents, comme une image vivante de la
grandeur et de la munificence du créa
teur de l'univers. Là se voyoient encore
les pinceaux célestes, qui avoient des
siné et coloré le majestueux tableau de