DE LA NATURE VÉGÉTALE.
311
digieuse masse de biens n'auroient-elles
pas répandue de toute part? Nos gran
des routes présenteroient le spectacle de
mille richesses; ces plantations auroient
été plus soignées et plus respectées; l'ou
vrier, chargé de leur taille et de leur en
tretien n'auroit osé, malgré son avidité,
les mutiler jusqu'à leur cime, pour faire
ses provisions de chauffage. Les campa
gnes recevant chaque année une riche
quantité de beaux sujets, béniroient
des établissements consacrés à diminuer
leurs besoins. L'avantage des belles espè
ces et le goût des plantations utiles, se
seroient rapidement généralisés; enfin la
France posséderoit peut-être déja cinq
cent millions d'arbres fruitiers de plus ;
mais il ne nous reste que des regrets à
donner à tant de pertes, et des efforts à
multiplier pour les réparer.
La France ne jouit encore que de la
moindre partie de la prospérité agricole