Full text: Tome II (2)

DE LA NATURE VÉGÉTALE, 
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tion aussi morale que le peuple d'Egypte; 
le législateur avoit placé l'homme im 
médiatement sous la surveillance conti 
nuelle de ses contemporains, et sa mé 
moire sous les yeux de la sévère postérité. 
Là, les rois et les magistrats devoient, 
dans tous les instants de la vie, descendre 
au fond de leur conscience, et se de 
mander avec frémissement, si toutes 
leurs actions étoient pures et tendoient 
au bonheur des hommes; ils ne pouvoient 
perdre un instant de vue ce dernier mo 
ment où leurs dépouilles mortelles se 
roient entourées dé ces juges inexorables 
qui devoient en présence du peuple et de 
la divinité, ou couvrir leur nom d'une 
gloire éternelle, ou le flétrir pour jamais. 
Nulle part la religion et le trépas n'ont 
exercé un plus grand empiresur les cœurs 
qu'en Egypte. Aussi est-ce la contrée de 
la terre qui a offert le plus de merveilles 
à l'admiration des siècles, témoin ces
	        
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