DE LA NATURE VÉGÉTALE,
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tion aussi morale que le peuple d'Egypte;
le législateur avoit placé l'homme im
médiatement sous la surveillance conti
nuelle de ses contemporains, et sa mé
moire sous les yeux de la sévère postérité.
Là, les rois et les magistrats devoient,
dans tous les instants de la vie, descendre
au fond de leur conscience, et se de
mander avec frémissement, si toutes
leurs actions étoient pures et tendoient
au bonheur des hommes; ils ne pouvoient
perdre un instant de vue ce dernier mo
ment où leurs dépouilles mortelles se
roient entourées dé ces juges inexorables
qui devoient en présence du peuple et de
la divinité, ou couvrir leur nom d'une
gloire éternelle, ou le flétrir pour jamais.
Nulle part la religion et le trépas n'ont
exercé un plus grand empiresur les cœurs
qu'en Egypte. Aussi est-ce la contrée de
la terre qui a offert le plus de merveilles
à l'admiration des siècles, témoin ces