DE LA NATURE VÉGÉTALE.
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contre la plantation des arbres sur les
lisières et dans l'intérieur des terres; mais
par quel aveuglement a-t-on oublié que
ces arbres, qui ne demandent ni les tra
vaux des labours, ni les sacrifices des
semailles, ni l'emploi ruineux de nom
breux animaux, donnent dans leurs fruits
au moins dix fois le bénéfice que le même
espace qu'ils couvrent de leur ombre,
pourroit procurer en céréales. Du reste,
ils ne font tout au plus que retarder de
quelques jours la maturité de ces derniè
res, lorsqu'ils se trouvent placés dans
des directions contraires au cours du
soleil, relativement à l'exposition des
champs. Je vais plus loin, ces mêmes
arbres abritent, protègent et avancent
encore la végétation; ils offrent leur om
brage aux hommes et aux animaux, des
berceaux aux habitants des airs, et un
refuge à ceux des plaines; ils bravent les
grêles, les orages et les inondations qui