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DE LA NATURE VÉGÉTALE.
même de ce dérangement, ses chères cé
réales seront d'autant plus exposées aux
désordres des éléments qu'il en multi
pliera davantage les causes.
Qu'il sache que la terre n'est fertile
qu'autant qu'elle jouit du degré de cha
leur et d'humidité nécessaire, pour pro
duire la fermentation des sels qui doi
vent nourrir les germes qui lui sont con
fiés; que cette vivifiante fonction a été
déléguée aux forêts et aux arbres plantés
en lisières, qui modifient les froids et les
vents desséchants. Ce sont les arbres
qui font ruisseler doucement sur la terre
les pluies et les rosées : si la charrue les
anéantit, alors tout éprouve une révolu
tion funeste; des milliers d'êtres dispa
roissent; les pluies et lestrosées s'éloi
gnent; les sources tarissent, les ruisseaux,
les étangs et les poissons diminuent; les
hivers prolongent leur empire; le soleil
brûle la terre sans la féconder, et les