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DE L'ANATOMISTE.
l'angéiologie, et les inconvéniens qu'ils présentent sont
relatifs à la difficulté de les injecter d'une part, et à
celle de les disséquer de l'autre. Il n'est point de partie de
l'anatomie qui soit accompagnée de plus d'embarras que
l'angéiologie : c'est le sujet qui ne vaut rien, c'est l'injec
tion qui a manqué , ou bien, poussée avec trop de force,
elle a rompu les artères du bas-ventre , s'est épanchée dans
cette cavité, et n'est point parvenue jusqu'aux artères des
membres inférieurs. Les sujets trop gros, infiltrés et d'une
forte stature, sont, le plus souvent, inconvenables. Il est
rare que l'injection pénètre également dans toutes les par
ties ; et outre cette première défaveur, ces sujets sont em
barrassans, difficiles à disséquer et prennent trop de temps
d'ailleurs pour poursuivre les artères ; car ici, ce n'est ni
la grosseur ni l'étendue des vaisseaux qu'il importe de
connoître le plus ; leur situation, leurs rapports et leurs
distributions, voilà ce qu'ils présentent d'intéressant ;
et comme il faut plus de temps pour mettre à nu, par
exemple, l'artère brachiale d'un membre supérieur très
long, que celle d'un bras maigre et petit ; on convien
dra qu'un petit sujet, toutes choses égales d'ailleurs, est
plus favorable pour faire l'angéiologie qu'un grand. Choi
sissez donc, s'il est possible, un sujet maigre, jeune, de
puis six, huit, douze jusqu'à dix-huit ans. Les parties
en général plus molles, plus flexibles, permettront à la ma
tière de l'injection de parcourir plus librement les artères
principales et leurs nombreuses divisions.
La saison pendant laquelle on étudie l'anatomie est en gé
néral froide, cette circonstance nuit encore à la facilité des
injections. Les parties sont roides, resserrées , quelquefois
même plus ou moins gelées; dans ces cas, l'injection est arrê
tée dans sa marche et remplit à peine les grosses branches
artérielles. C'est pour cette raison qu'on est dans l'habitude,