DYNAMIQUE.
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la force centrifuge est nulle , et les corps ont le même
poids que si la terre étoit immobile.
Comme la gravité doit être normale à la surface des eaux,
et qu’elle est la résultante de l’attraction terrestre et de la
force centrifuge , on voit qu’elle doit varier avec les lieux,
et que si la terre a été fluide dans l’origine, elle n’a pu
conserver, en vertu de son mouvement de rotation , la
forme sphérique ; elle a donc dû prendre la figure d'un
sphéroïde applati, qu’on démontre être engendré par la
révolution d’une ellipse autour de son petit axe. C’est
aussi ce que l’expérience confirme , car l’aplatissement
vers les pôles rend l’axe de moindre que le diamètre de
l’équateur. Géod Puissant 75, Méc. cél. tom. II, p. 145.
A l’équateur, les corps décrivent dans chaque seconde
décimale un arc de 4",1095 de la circonférence de l’équa
teur, dont le rayon est de 6 375 793 mètres ; pendant une
seconde, les corps tombent sous l’équateur de 3m,64933 :
ainsi la force centrifuge est à la pesanteur dans le rapport
de 1 à 288,4. La première de ces deux forces diminue la
seconde, et les corps ne tombent qu’en vertu de leur dif
férence. Nommons donc gravité la pesanteur entière, la
force centrifuge est à l’équateur environ le 289e de la
gravité ou 0,0253. Si la rotation de la terre étoit dix-sept
fois plus rapide, l’arc décrit dans une seconde sous l’équa
teur, seroit dix-sept fois plus grand ; la force centrifuge
seroit alors égale à la gravité, et les corps cesseroient de
peser sur la terre à l’équateur.
211. Lorsqu’un corps solide tourne autour d’un axe fixe,
ses divers points sont animés de vitesses différentes ; la
connoissance de la vîtesse de l’un d’entre eux suffit visi
blement pour déterminer celles des autres, puisque les
circonférences , et par conséquent les vîtesses des points
qui les parcourent, sont entre elles comme leurs rayons ;