Fig. 88-
STATIQUE.
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résistance d'autant plus grande que le corps presse davan
tage. Voici comment on doit entendre cette proposition,
qui va servir de fondement à tout ce que nous aurons à dire.
155. Soit un corps M placé sur un plan horisontal AB;
puisque le poids est entièrement détruit, il est clair
qu’abstraction faite de toute résistance, le corps doit obéir
au plus léger effort : or le frottement empêche que cela ne
soit ainsi. Si on fixe en D une soie passée dans la gorge
d’une poulie C, le poids Q, propre à entraîner le corps M
sur le plan, devra être quelquefois assez considérable : or
il est visible que ce poids Q est ce qui doit mesurer le frot
tement. On a reconnu que si le corps Mpèse 2, 3... fois
plus, il faut au lieu de Q mettre un poids précisément
double ou triple.... La puissance Q aura donc avec le
poids M un rapport constant, en supposant que les sur
faces en contact ne changent pas de nature, et c’est dans
ce sens qu’on doit entendre ces expressions usitées : le frot
tement est le tiers , le quart de la pression ; pour désigner
que le poids Q doit être le , ou le du poids M. On con
elut de là que
Q—fM....... (Au).
équation dans laquelle M—I, donne Q=f; d'où on voit
que la constante / est le poids propre à vaincre le frotte
ment, c'est-à-dire à faire prendre au corps M un mouvement
naissant, lorsque ce corps a l’unité de poids.
On a construit des tables propres à marquer les valeurs
que prend f, pour les diverses substances les plus com
munes combinées deux à deux : on peut consulter le Traité
de Brisson. Nous regarderons le nombref comme connu,
mais l’expérience prouve qu’il n’est constant qu’entre cer
taines limites; car lorsque les pressions deviennent très
considérables, le coefficient f diminue ; et au lieu d’être
le tiers ou le quart de la pression , il n'en est quelquefois