FROTTEMENT.
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que le calcul ne peut seul embrasser, car il faut faire en
trer en considération le poli des surfaces, la température
et l'humidité de l’atmosphère , l’affinité des subtances, la
vitesse du mouvement, etc. Il faut donc avoir recours à
l’expérience pour perfectionner ce qu’elle fera connoître,
et prévoir ce qu’elle ne dira pas.
152. Voici ce que l’expérience apprend :
1°. Le frottement varie pour des surfaces différemment
polies. Ainsi on peut le diminuer en polissant les surfaces,
ou en bouchant les pores avec quelques substances qui
n’augmentent pas l’adhérence, telles que les huiles, etc.
2°. Le tems influe sur l'adhérence des corps. On attri
bue cette influence du tems à la flexibilité des parties qui
composent les corps , qui permet à leurs surfaces de s’en
gager davantage.
5°. Deux surfaces de même nature éprouvent un frot
tement plus grand que deux surfaces de matières diffé
rentes également polies. C'est pour cela qu'on fait rouler
les essieux, qui sont d'acier, dans des boîtes de cuivre.
4. Le frotiement ne dépend pas de l’étendue des sur
faces en contact, le poids du corps restant le même.
Ce principe, attesté par l’expérience, paroît d’abord
singulier; cependant on peut observer que, suivant qu’on
fait frotter un parallélipipede sur l’une ou l’autre de ses
faces, les points de contact sont plus ou moins nombreux,
mais que chacun d’eux porte un poids moins ou plus
considérable , et il paroît qu’il y a compensation entre ces
deux effets. Cependant si le corps frottant étoit terminé
par une pointe, comme ce corps traceroit par son poids un
sillon sur la surface frottée, ce cas doit être excepté de la
règle.
5°. Le frottement est proportionnel à la pression, toutes
choses égales d'ailleurs ; c'est-à-dire qu'on éprouve une