Full text: Vitruvius: Les dix livres d' architecture de Vitruve

chines de guerre, comme Balistes, Catapultes et Scorpions, dont la structure 
est telle, qu'ayant passé dans deux trous par lesquels on tend également les 
bras de la catapulte (1), et dont l'un est à droite et l'autre est à gauche, aux 
chapiteaux de ces machines, des câbles faits de cordes à boyaux que l'on bande 
avec des vindas ou moulinets (2) et des leviers, l'on ne doit arrêter ces cables 
pour mettre la machine en état de décocher, que quand le maître les entend d'un 
même ton, quand on les touche, parce que les bras que l'on arrête après les 
avoir bandés doivent frapper d'une égale force, ce qu'ils ne feront point s'ils ne 
sont tendus également, et il sera impossible (3) qu'ils poussent bien droit ce 
qu'ils doivent jeter (4). 
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11en 2020 
 
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comme Vitruve entend au chapire 3 du liv. 5, oi 1 
sucula, qui signifie une petite truie; il est aussi appelé en 
dit que les architectes ont réglé d'après ce principe les 
latin asellus, bucula, et oniscos en grec, à cause des le- 
proportions des théâtres, pour que la voix y soit con¬ 
viers qui sont passés dans le treuil du moulinet, que 
servée et fortifiée. Ces deux proportions sont telles que 
l'on prétend qui représente les oreilles d'un âne, d'une 
la musicale et l'harmonique sont seulement fondées sur 
truie, ou les cornes d'une vache. Ergata, qui est notre 
l'ouïe, qui juge, par exemple, que le double octave 
vindas, est une machine composée d'un moulinet qui 
en contient deux simples, et la canonique ou mathé¬ 
est passé et posé tout droit, accolé par des amarres 
matique est fondée sur la mesure géométrique, qui fait 
dont l'une en haut et l'autre en bas, et qui, avec un 
voir qu'une corde partagée par la moitié forme l'octave 
de la corde entière. Boëtius Severinus dit que la pro¬ 
portion mathématique est appelée canonique, c'est-ଠ
dire régulière, parce qu'elle est plus certaine, et qu'elle 
démontre plus clairement l'étendue des tons que ne fait 
l'oreille qui peut quelquesois s'y tromper. L'opinion 
d'Aulugelle, qui oppose la proportion canonique à celle 
optique, attribuant l'une à la géométrie et l'autre à la 
musique, semblerait fonder le doute qu'on pourrait avoir 
que Vitruve eût eu intention d'opposer la proportion ma¬ 
thématique à la canonique. 
(1) Les exemplaires sont différents : je lis homotono¬ 
rum contre l'avis de Turnèbe, qui se fonde sur Héron; 
qui dit que quelques-uns des anciens appelaient la corde 
que l'on passait dans ces trous tonon, quelques-uns ona¬ 
tonon, et d'autres hémitonium : mais il peut y avoir 
faute dans le texte de Héron, aussi bien que dans les 
exemplaires de Vitruve qui ont hemitoniorum, parce 
qu'il est évident que Héron donne ces trois noms pour 
synonymes, pour ce qui est du texte de Vitruve. Le 
sens demande qu'il y ait homonotorum, puisqu'il ne s'a¬ 
git que de cette égalité de tension qui peut être attri¬ 
buée ou aux bras ou aux cordes également tendues. 
(2) Le moulinet, appelé par les Latins surula, est 
une partie du vindas ou singe, qu'ils appelaient ergata 
VITRUVE, 
grand empatement, sont pour tenir ferme contre le ban¬ 
dage. On s'en sert pour monter les grands bateaux dans 
les endroits où les chevaux ne peuvent les tirer. (Voir 
fig. 2, planche LIX.) 
14 
(3) On fera voir, dans l'explication faite de cette ma¬ 
chine au liv. 10, que ce qui rend l'égalité de la tension 
des deux bras nécessaire n'est pas seulement cette di¬ 
rection du javelot dont Vitruve parle ici, mais aussi le 
besoin qu'il a d'une grande force pour être poussé. Car 
il est évident que, si la tensiou des bras est inégale, 
leur mouvement le sera aussi lorsque la détente se fera, 
et ainsi, celui des deux bras qui sera le plus tendu, 
ayant un mouvement plus vif, poussera seul le javelot; 
qui n'attendra pas celui qui est moins tendu et va plus 
lentement le toucher ; par conséquent, sa force devien¬ 
dra inutile, et cette inégalité pourra empêcher la di¬ 
rection du javelot; car il est impossible qu'il aille droit, 
lorsqu'il n'est poussé que par l'un des deux arbres, qui 
ne le frappe que par un des côtés de son bout, et non 
par le milieu, comme il le serait si la machine n'avait 
qu'un bras. Pour comprendre ce qui est dit ici, il faut 
bien comprendre la machine que nous avons indiquée 
dans la note précédente. 
(4) Je traduis ici le mot tella, qui est un mot gé- 
néral pour tout ce qui peut offenser; nous n'en avons
	        
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