LIVRE T.
pareilles inventions Il y a encore plusieurs autres histoires de cette nature
ul
dont il est nécessaire que l'architecte ait connaissance.
ziL'étude de la philosophie sert aussi à rendre par ait l'architécte qui doit avoir
l'ame grande et hardie, sans arrogance) équitable et fidèle, et ce qui est le plus
imbortant, tout à-fait exempt d'avarice; car il est impossible que sans fidélité
et sans honneur, on puisse jamais rien faire de bien: il ne doit donc point être
intéressé, et doit moins songer à s'enrichir qu'à acquérir de l'honneur et de la
réputation par l'architecture, ne faisant jamais rien d'indigne d'une profession
si honorable; car c'est ce que prescrit la philosophie Dailleurs cette partie de
la philosophie qui traite des choses naturelles, et qui en grec est àppélée phy¬
siologie, le rendra capable de résoudre quantité de questions, ce qui lui est né-
cessaire en plusieurs rencontres; dans la conduite des eaux, par exemple,
doit savoir, tant pour celles qui sont conduites par des détours en montant et
en descendant, que pour celles qui sont menées de niveau, si elles sont resser-
rées dans des tuyaux, pourquoi il s'enferme naturellement (1) des vents, tantôt
d'une manière, tantôt d'une autre, tandis que ceux qui ignorent les prin-
cipes et les causes des choses naturelles ont bien de la peine à remédier aux
désordres qui en arrivent. De plus, l'architecte ne pourra jamais comprendre,
ce qui est écrit dans les livres de Crési¬
sans la connaissance de la philosophie
bius, d'Archimède et d'autres auteurs semblables.
Pour ce qui est de la musique, il doit y être consommé, afin qu'il sache la
2), pour bander comme il faut les ma¬
proportion canonique et mathématique
atediis piqo
Cel
aol olve h
slaané aiso
eela d'une cause extraordinaire qui produise une sou-
tion bien différente de celle ordinaire, qui comprend
daine raréfaction, qui ne se rencontre point dans les
toutes les choses qui ne sont point des parties essen-
fontaines, j'ai cru pouvoir traduire avec plus de vérité
tielles, mais qui sont ajoutées pour rendre l'ouvrage
spiritus fiunt, il s'enferme des vents, que si j'avais mis:
plus riche et plus beau, tels que les sculptures de feuil-
lages, de fleurs et de compartiments, que l'on taille dans
les moulures, dans les frises, les plafonds, et dans tou
les endroits qu'on veut orner
(1) Il y a apparence que Vitruve, parlant ici des vents
qui se rencontrent souvent mêlés avec l'eau dans les
tuyaux des fontaines, entend qu'ils y sont engendrés
parce que le mot de fiunt, dans un discours où il s'agit
de physique, semble signifier le changement de l'eau
en un corps de nature aérienne, et c'est ce qui est ex-
primé au chapitre 7 du 8e livre par le mot de nascuntur
Mais parce que la vérité est que cette production du
corps aérien est une chose qui ne saurait arriver dans
les tuyaux des fontaines, parce qu'il est besoin poui
il s'engendre des vents parce que c'est la même chose,
et que l'air qui y est enfermé, aussi bien que celui qui
serait engendré dans les tuyaux, fait du vent en effet,
lorsque la violence du mouvement et de la compression
le fait couler, le vent n'étant autre chose que le cours et
le flux impétueux de l'air. Vitruve s'explique assez bien
sur cela ; au lieu de ce qui vient d'être allégué, il fait
entendre que ces vents ne sont autre chose que l'air qui
s'enferme avec l'eau, lorsqu'elle entre impétueusement
dans les tuyaux. Il faut voir la note « du chapitre 7
liv. 8 s 0 ZU 50 esid 7s 1o a
(2) Ces deux proportions sont la même chose que
celle opposée à la proportion musicale ou harmonique;