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profondeur est de deux diamètres et demi et d'un neuvième; la largeur, d'un
diamètre et demi. Les traversants avec les tenons ont dix diamètres et un neu¬
vième de long, un diamètre et demi et un neuvième de large, et dix d'épais.
La longueur des bras est de huit diamètres et demi; leur épaisseur vers le
bas (11) est d'une douzième partie de diamètre et d'une huitième; vers le haut,
d'une troisième partie (12) de diamètre et d'un huitième; leur courbure (13)
est de huit diamètres.
qui est un mot barbare qui ne se trouve nulle part
Barbaro met tracheli, qui signifie les cous, et il entend
que ce sont les bouts du moulinet qui tournent dans
les amarres; Laet met carchesia, qui signifie des gobe
lets, et il les prend pour les mortaises où l'on pass
les leviers : j'entends que ces mortaises sont non seu¬
lement celles dans lesquelles on passe les leviers du
moulinet, mais aussi la mortaise du gros rouleau d'en
bas, dans laquelle on passe le levier qui sert à égalei
la tension des deux arbres. Au reste, je crois qu'il faut
entendre que la mesure qui est donnée simplemen
pour ces mortaises, doit appartenir à leur longueur
parce que leurs deux autres dimensions, savoir l.
largeur et la profondeur, sont spécifiées.
Je ne fais point d'excuse au lecteur de ce que j'a¬
buse de sa patience en m'arrêtant à éplucher avec ur
si grand loisir toutes ces choses, parce que je ne crois
pas qu'il se rencontre personne à qui j'aie besoin de me
justifier là-dessus, étant assuré que ceux qui ne sont
point touchés de cet amour de la connaissance de l'an
tiquité, qui ne fait jamais trouver trop scrupuleuse et
trop exacte la recherche des choses de cette nature
n'en viendront jamais jusqu'à lire cet endroit.
(11) J'explique in radice par vers le bas, de même
que je mets vers le haut pour in summo. Et c'est sur
cet endroit que je fonde la conjecture que j'ai que
les arbres ou bras de la Catapulte et de la Baliste
étaient joints l'un contre l'autre, et dressés debout
afin d'aller frapper ensemble le bout du javelot :
parce que ces mots in radice et in summo ne sauraient
signifier autre chose, et ne peuvent convenir à
des bras tendus à droite et à gauche, ainsi que tou
les interprètes l'ont entendu, joint que la longueur
de douzepieds que Vitruve leur donne n'oblige poin
à faire l'arbre de deux pièces, puisqu'il est plus facile
de recouvrir un arbre de vingt-huit pieds, dont cet
VITRUVE,
arc aurait été fait, que de faire que des arbres ten¬
dus avec la force que ceux-ci doivent avoir ne rom¬
pissent point la corde de l'arc par le grand effort qu'ils
devaient faire en leur détente. Il n'y a pas non plus
d'apparence que Vitruve, qui a donné ici la mesure
de quantité de choses, laquelle ne saurait être que
de peu d'importance, eût oublié de parler de la
grosseur de la corde de cet arc, duquel même il ne
fait aucune mention. La vérité, néanmoins, est que
le mot de bras semble désigner une situation dan¬
ces arbres qui a quelque rapport à un arc, parce que
les deux parties de l'arc d'une arbalète sont comme
ses bras étendus. Mais on peut dire que ces parties
qui étaient appelées avec raison bras dans les arba¬
lètes, ont retenu le même nom dans les catapultes, qui
ont peut-être été inventées depuis les arbalètes ou
scorpions, et que ce nom n'a point été changé, à cause
que ses parties ont le même usage que les bras des
arbalètes ; car elles poussent le javelot de même que
les arbalètes, bien que leur situation et leur disposi¬
tion soient différentes. Je fonde encore cette conjec¬
ture sur Athénée, qui appelle la catapulte enthytonos;
c'est-à-dire, à mon avis, quœ erecta tenditur, ou bra¬
chiis erectis, et non pas brachiis rectis, parce que cels
n'aurait point de sens, les bras d'un arc n'étant jamais
droits, mais toujours courbés.
(12) Cette proportion de la grosseur des bras fait
beaucoup pour confirmer l'opinion que j'ai que les
arbres frappaient le javelot par leur bout d'en haut;
car cette grosseur du bout d'en haut, qui est presque
double de celle du bout d'en bas, la faisait être comme
une massue dont le coup était fort, non seulement à
proportion de la tension et de la raideur de l'arbre
mais aussi à proportion de la pesanteur du bout qui
frappait.
(13) J'entends par la courbure des bras l'espace qui