VITRUVE)
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en cet endroit ces conduits ont des faussets (18) faits autour, qui ferment les ou-
vertures dès que le vent est entré, et l'empêchent de sortir.
Il en résulte que lorsqu'on lève le bout des leviers (19), les barres de fer cou¬
dées font descendre les pistons jusqu'au bas des barillets; ce qui fait que les
dauphins (20) qui se remuent par les charnières laissent descendre les cymbales
qui pendent à leur gueule, et donnent ainsi entrée à l'air dans la cavité des
barillets. Ensuite, lorsque les barres de fer par leurs mouvements réitérés
font remonter les pistons, ces dauphins font que les trous qui sont au-dessus
des cymbales (21) en sont bouchés, et que l'air qui est renfermé dans les ba¬
rillets est pressé par les pistons et forcé de passer par les conduits qui le
portent (22) au Pnigeus (23), et de là par son col dans le petit coffre; de sorte
que l'air étant ainsi pressé par les fréquentes impulsions, entre par les ouver¬
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l'autre bout descend et pousse les petits fonds en bas.
dre, étant soutenus par le tuyau même qu'ils bou¬
Cela fait que l'air, entrant dans les barillets par les
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chent.
trous qui sont à la plaque du dessus, pousse en bas
(18) Je traduis ainsi axes ex terno subacti ; c'est-à¬
les cymbales, lesquelles, en descendant, tirent ces
dire des morceaux de bois arrondis au tour, qui sont
dauphins, qui ensuite, par leur pesanteur, retirent le¬
proprement des faussets. Or, ces faussets, ainsi qu'il a
cymbales, et ferment les trous par où l'air est entré,
été dit, font le même effet à l'extrémité des tuyaux qui
et le contraignent en même temps de passer dans le
portent l'air des barillets au col du pnigeus, que le¬
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pnigeus.
cymbales font aux trous qui sont au fond d'en haut
(21) Les trous qui sont au fond d'en-haut des ba¬
des barillets, qui est de laisser entrer l'air et de l'em
rillets sont dits être au-dessus des cymbales, c'est-à¬
pêcher de sortir. L'invention des soupapes, qui sont
dire au-dessus de la partie des cymbales qui est de¬
à présent en usage dans les pompes, a été prise sur le
dans le barillet. Car les cymbales sont moitié dedans
modèle de ces faussets. Elles sont faites d'une portion
et moitié dehors le barillet, ainsi qu'il est représenté
de globe qui a une queue qui sort perpendiculaire-
dans la planche LXXXVIII.
ment du milieu de sa convexité, afin que cette queue
(22) Il semble que cela soit contraire à ce qui a été
par sa pesanteur, tienne toujours la convexité en éta¬
dit ci-devant, savoir que les tuyaux des barillets abou
de boucher un trou rond par lequel l'eau entre, lors¬
tissent au col du pnigeus, au lieu qu'il est dit ici que
que, le piston étant levé, elle pousse la soupape ; et
le vent est porté dans le corps du pnigeus; mais cela
cette queue fait le même effet que les chaînes des
est dit ainsi pour faire entendre que l'air qui y est
cymbales des barillets, lesquelles tirent les cymbales
en haut, de même que cette queue tire les soupapes
poussé avec violence descend sur l'eau qui est au fond
des pompes en bas.
du pnigeus, après être entré par son col.
iu
(19) Cela prouve bien la vérité de la manière dont
(23) Je corrige encore cet endroit, et, au lieu de
nous avons dit que les leviers sont attachés aux
in lignea, je lis in pnigea ; par la même raison que
petits fonds des barillets, contre le sentiment de Bar¬
j'ai lu ci-devant pnigei cervicibus, au lieu de ligneis
baro.
ceroicibus, et pnigeus, au lieu de in id genus. Il n'est
(20) Vitruve attribue ici aux dauphins ce qui dé¬
pas étrange que le mot de pnigeus étant aussi peu
pend aussi des cymbales, qui sont les soupapes en cône
usité qu'il l'est, ait donné lieu aux copistes de faire
que ces dauphins soutiennent par des chaînes; cai
des fautes dans le texte toutes les fois qu'ils l'y ont
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quand on lève le bout par lequel on prend les leviers,
rencontré.
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