quées par la méthode que Vitruve prescrit; et, dans
ces trous, on fiche des bâtons qui ont la longueur que
l'on veut donner au dedans de la coquille. Dans ces
bâtons on entrelace de l'osier, comme pour faire un
panier, ou plutôt une hotte à vin, en battant et ser¬
rant les osiers les uns contre les autres. Après cela on
poisse ces planchers d'osier dessus et dessous, et on
couche des ais tout le long par-dessus comme des
douves de tonneau, que l'on bande de cercles de fer.
Il y a encore une autre manière de faire cette vis, qui
est de ne la point couvrir d'ais, mais de faire seule¬
ment un canal en demi-rond avec ses ais, qui de¬
meure immobile et situé selon la pente que l'on veut
donner à la vis; car cette vis tournant dans le canal
TOME II.
LIVRE X.
257
tions que font les lignes transversales qui entourent la pièce de bois avec celles
qui sont tracées sur la longueur; on traverse ainsi en tournant huit distances, et
on passe par huit points marqués sur les lignes en longueur, jusqu’à ce que l'on
parvienne à la même ligne par laquelle on avait commencé. On attache de la
même manière (4) d'autres tringles obliquement sur toutes les autres intersec¬
tions qui sont faites jusqu'au bout par les lignes droites et les circonférences, et
suivant la division qui a été faite en huit parties, on forme des canaux entortillés
et tout-à-fait semblables à ceux que l'on voit dans les coquilles des limaçons (5).
Sur ces premières tringles, qui servent comme de base, on en applique d'autres
également enduites de poix liquide, et l'on en superpose autant qu'il en faut
pour rendre le diamètre de la vis égal à la huitième partie de sa longueur. Au-
tour des circonvolutions des tringles on fixe des planches que l'on frotte encore
de poix liquide, et que l'on affermit avec des cercles de fer, afin que la force de
l'eau ne puisse pas les séparer. On affermit aussi les deux bouts de la pièce de
bois en clouant autour deux cercles de fer, et l'on y enfonce des boulons.
Ensuite, à droite et à gauche de chaque bout de la machine, on plante des pieux
qui sont liés ensemble par d'autres pièces de bois mises en travers, où il y-a des
viroles de fer enchâssées, dans lesquelles on fait entrer les boulons; et c'est alors
(4) On se sert encore à présent de la vis d'Archi¬
mède pour les constructions qui se font dans l'eau
mais la manière dont on fait les séparations du de¬
dans est bien plus facile que n'est ce collement de
tringles d'osier avec de la poix.
On se sert bien d’osier et de poix,mais c'est autrement.
On perce la pièce de bois arrondie de trous fort près-à
près, et suivant les lignes spéciales qui y ont été mar¬
auquel sa rondeur est ajustée, pousse l'eau en haut,
de même que la vis d'Archimède, quoiqu'il s'en
échappe quelque peu par les jointures entre la vis et
le canal; mais elle est plus aisée à remuer et plus fa¬
cile à construire.
(5) Le texte a faciunt justam cochleæe naturalemque
imitationem ; mais ces canaux ne sont semblables à
ceux des coquilles des limaçons qu'en ce qu’ils sont
en vis, et ils en sont différents en ce qu'il y en a plu¬
sieurs, savoir jusqu'à huit dans la vis que Vitruve dé¬
crit, au lieu que le canal des limaçons est unique.
Quelques-uns estiment que la vis d'Archimède ne
doit avoir en effet qu'un canal. Cardan veut qu'elle
en ait trois; chacune de ces manières a ses avantages.
La vis de Vitruve qui a huit canaux est pour élever
une grande quantité d'eau ; mais elle ne saurait l'éle¬
ver si haut que celle qui n’en a qu’ua, parce que
cette dernière peut avoir son canal replié si près-â¬
près, que son obliquité permet d'élever la vis beau¬
coup plus haut que lorsque la multitude des canaux
rend leur position plus droite.
33