Full text: Vitruvius: Les dix livres d' architecture de Vitruve

LIVRE VI. 
fraîcheur du vent empêche les grains de s'échauffer, et les conserve plus long 
temps; car les autres aspects les rendent sujets à engendrer des chalans et autres 
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insectes qui gâtent les blés. 
Les écuries pour les chevaux doivent être bâties près de la maison, au lieu le 
plus chaud, pourvu qu'elles ne regardent point vers la cheminée; car les chevaux 
qui sont ordinairement près du feu deviennent hérissés. Il est bon aussi que les 
étables des bœufs qui sont éloignées de la cuisine aient leur entrée et tirent le 
jour du côté de l'orient, parce que les bœufs que l'on y renferme pendant l'hiver pa 
raissent plus beaux lorsqu'on les fait sortir le matin pour aller paître au dehors 
Les granges (8) et les greniers pour serrer le foin et les pailles (9), de même 
que les moulins, doivent être bâtis assez loin de la maison pour éviter le danger 
du feu. 
Si l'on veut faire de l'habitation une maison agréable et ornée, il faudra sui¬ 
vre les proportions qui ont été indiquées ci-dessus pour les bâtiments de la ville, 
pourvu que cela se puisse faire sans nuire en rien aux commodités que requiert 
le ménage des champs. 
Il faut toujours avoir soin que les édifices soient bien éclairés; ce qui n'est 
pas difficile à la campagne, où il n'y a point d'autres maisons assez proches 
pour ôter le jour; mais il n'en est pas de même dans les villes, où les maisons 
voisines sont souvent assez proches et assez hautes pour causer de l'obscurité. 
Afin de connaître si l'on aura assez de jour et d'où il le faut prendre (10), on 
tend une corde du haut du mur qui peut ôter le jour (11) jusqu'au lieu qui le 
(8) C'est, ce me semble, ce que doit signifier ici 
le mot de Horrea, bien qu'il s'entende ordinaire¬ 
ment des greniers à serrer le blé quand il est battu, 
et que le mot de grange signifie un lieu à serrer le 
gerbes; mais parce qu'il s'agit ici du danger du feu 
il y a apparence que Vitruve a entendu par Horrea 
nos granges; car les grammairiens tiennent que Hor¬ 
Far, qui signifie le grain du blé battu, devrait être 
traduit Grenier à blé ; mais, parce que le blé battu 
n'est pas sujet à prendre feu comme la paille et le 
foin ; j'ai cru que Vitruve avait pu prendre la licence 
de mettre Farraria pour un grenier à serrer les pail¬ 
les, et que de même Far, qui signifie du blé battu 
est dit à faciendo ; par la même raison, la paille pou¬ 
reum est dit ab horrore spicarum ; or les épis ne sont 
vait aussi être dite Far, parce que la même action 
qu'aux gerbes et non pas au grain quand il est battu; 
qui sépare le grain de la paille sépare aussi la paille 
d'ailleurs le mot Horreum s'étend encore plus loin que 
du grain. Le mot français de Foarre ou Feurre, qui si¬ 
les greniers et que les granges, puisqu'il signifie même 
gnifie de la paille, vient peut-être de ce mot l'arraria. 
jusqu'aux caves et aux celliers dans Horace. 
(10) J’ôte un point qui sépare en deux une période, 
et je lis : Itaque de eâ re sic erit experiendum ex quà 
Nardi parvus onyxe eliciet cadum 
pate lumen oporteat sumere, au lieu de itaque de eâ re 
Qui nunc Sulpitiis accubat horreis. 
sic experiendum, ex quâ parte lumen oporteat sumere 
 
lignea ducatur. 
(9) Il semblerait aussi que Farraria, qui est dit de 
(11) Cet endroit est difficile à entendre, parce qu'il
	        
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