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CHAPITRE XII.
DES PORTS, ET DE LA MAçONNERIE QUI SE FAIT DANS L'EAU.
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La commodité des ports est une chose assez importante pour nous obliger à
expliquer ici par quel art on peut les rendre capables de mettre les vaisseaux à
l'abri des tempêtes. Il n’y a rien de si aisé quand la disposition des lieux s’y ren¬
contre favorable (1), et qu’il se trouve des hauteurs et des promontoires qui s’a¬
vancent et laissent au milieu un lieu naturellement courbé; car il n'y a plus
alors qu'à construire tout autour des portiques, des arsenaux et des passages
pour aller du port dans les marchés, et à élever des tours aux deux extrémités,
d'où l'on puisse tendre les chaînes au moyen des machines.
Mais, si l'endroit n’est pas convenable de sa nature pour abriter les vaisseaux
et les défendre contre la tempête, voici ce que l’on peut faire, pourvu qu’il n'y
ait point de fleuve qui en empêche (2), et que la profondeur soit suffisante (3).
mondices des rivières ne comblent l'es ports de l'Océan,
(1) Mon manuscrit a naturaliter si sint benè positi, les
et le reflux, qui fait monter la mer bien haut dans les
exemplaires imprimés n'ont point benè, qui est néces¬
ports, donne lieu à l’art de se servir avantageusement
saire pour le sens.
de ce secours de la nature, en retenant l'eau qui est
(2) Le sens est, à mon avis : que les rivières empê¬
chent que le port n’ait ce qui est nécessaire à ce qu’on
montée pendant le reflux dans les écluses et dans les
appelle Statio, qui est le lieu commode à tenir les vais
barres, que l'on ouvre quand la mer est descendue, et
qui, par sa chute impétueuse, achève de pousser hors
du port ce que le reflux a commencé à ébranler.
seaux, parce que les rivières charrient ordinairement
du sable et des immondices qui emplissent les ports, et
l’eau douce rend par son mélange celle de la mer
beaucoup plus légère, en sorte qu'elle ne soutient
pas les vaisseaux qui sont chargés. Joint aussi que ce
mélange gâte le bois des navires, et Alberti dit même
qu'il rend l'air dangereux et pestilentiel ; mais la vérité
est que les rivières n'incommodent pas tant les ports de
la mer Océane, que ceux de la Méditerranée, dont Vi¬
truve entend seulement parler ; car l'agitation du flux
et du reflux de la mer empêche que la vase et les im¬
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(3) J’explique par cette circonlocution le mot de
Statio, qui signifie en général tout ce qui rend un lieu
commode pour y retirer et faire demeurer les vaisseaux;
ce qui consiste en deux choses principalem ent : l'une
est qu'il y ait assez de fond pour porter les vaisseaux
l'autre que ce lieu soit à couvert des vents. Or, il est
évident qu'il ne s'agit ici que du premier, parce que le
Môle qui doit être bâti mettra les vaisseaux à couvert
des vents, et ainsi j'ai cru pouvoir mettre l'espèce dont