Full text: Vitruvius: Les dix livres d' architecture de Vitruve

VITRUVE, 
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sorte qu'à mesure qu'on multiplira les paliers (1), les amas de degrés deviendront 
0 9001 40 31015 5 
plus larges. 
Toutes ces choses étant soigneusement combinées, il faut s'appliquer à choi- 
sir un lieu où la voix s'arrête doucement et où l'écho n'occasione aucune con¬ 
fusion lorsqu'elle parvient aux oreilles; car il y a des endroits qui interrompent 
le mouvement naturel de la voix : tels sont les lieux sourds (2) ou Dissonants, 
que les Grecs appellent Catechondes, les Circonsonants qu'ils appellent Peri¬ 
chondes, les Résonnants qu'ils appellent Antechondes et les Consonants qu'ils 
1o (s) oedTeneb 
appellent Synechondes. 
Les lieux sourds sont ceux dans lesquels la première partie de la voix, ayant 
monté jusqu'au haut, est repoussée par quelques corps solides, en sorte qu'en 
retournant en bas, elle étouffe l'autre partie qui la suit. Les circonsonants sont 
ceux dans lesquels la voix étant renfermée se perd en tournoyant et ne paraît 
pas bien articulée. Les résonnants sont ceux où il se fait une réflexion qui forme 
une image de la voix, en sorte que les dernières syllabes sont répétées. Mais 
les consonants sont ceux qui, aidant à la voix et augmentant sa force à mesure 
qu'elle monte, la conduisent nette et distincte jusqu'aux oreilles. Ainsi, en ap¬ 
portant beaucoup de soin dans le choix d'un emplacement convenable, la voix 
sera bien ménagée et produira un bon effet dans les théâtres. 
Pour bien tracer les plans de ces théâtres, il faudra se servir des différentes 
manières qui leur sont particulières; car ceux qui seront dessinés par le moyen 
des carrés seront propres pour les Grecs, et ceux qui le seront par des triangles 
équilatéraux seront pour les Latins. 
Ceux qui veulent construire des théâtres avec toute la perfection possible n'ont 
qu'à suivre ces principes. 
(1) Il n'est pas mal aisé de donner un sens raisonna¬ 
ble à cet endroit qui, en l'état qu'il est, est fort obscur 
car il n'y a qu'à changer le mot alterò en altiùs, et lire : 
quolies procinguntur altius, tantò semper amplificantur. 
au lieu de quoties prœcinguntur, altero tanto semper am¬ 
plificantur. Car la vérité est que les anciens faisaient 
plusieurs paliers, et que dans les théâtres qui étaient 
fort grands, il y en avait jusqu'à quatre, en comptan 
celui sur lequel les colonnes du portique d'en haut étaient 
posées, ainsi que Vitruve enseigne dans le cinquième 
chapitre de ce livre, où il est parlé des vases du théâtre 
Or, ce que Vitruve dit est clair, savoir, que les amas 
de degrés qui vont en s'élargissant comme un coin à 
 
fendre s'élargissent davantage vers le haut du théâtre 
que vers le bas. 
(2) Je traduis ainsi dissonantes, c'est-à-dire male 
sonantes, parce que la particule dis, dans la composition, 
a la faculté de diminuer aussi bien qu’augmenter, comme 
il se voit dans les mots difficilis et discrucior. C'est pour¬ 
quoi, je crois avec Laët qu'il faut lire cathechondes, c'est- 
à-dire impedientes , de catechein par un «, et non pas 
catéchôdes de catechein, par un », qui signifie re¬ 
sonnantes, qui est le contraire de ce que Vitruve veut 
dire ; autrement catechöndes et synechôndes seraient 
lapee 
39201 
la même chose. 
ai si upovee i 
39 ol 124 ees
	        
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