Full text: Vitruvius: Les dix livres d' architecture de Vitruve

des corniches, principalement quand il y a de la sculp 
ture qui y fait des enfoncements comme dans l'ordre 
Dorique , lorsque l'on y taille des gouttes et des fou¬ 
dres, ainsi qu'il a été dit; ou dans le Corinthien, quand 
il y a entre les modillons des carrés enfoncés pour re¬ 
cevoir des roses. Barbaro fait différence entre lacus et 
lacunar ou laqueare, et il prétend que l'enfoncement 
des planchers est lacus , et que les solives ou les archi¬ 
traves qui font les rebords des enfoncements sont pro¬ 
prement lacunaria. Philander soutient que Vitruve n'a 
point fait cette distinction, parce qu'au chapitre 4 du 
livre VI, il compose le lacunar de deux parties, savoir : 
de l'architrave, et de ce qui est au-dessus de l'archi¬ 
trave qu'il appellé reliquum lacunariorum. L'opinion de 
Philander me semble la meilleure, et je crois que sup 
posé que l'architrave et l'enfoncement qui est au-delà de 
l'architrave composent le lacunar, et qu'il s'agisse de 
l'une ou de l'autre de ces parties, l'intention de Vitruve 
a été de ne donner le nom dé lacunar qu'à celle qui 
n'a point d'autre nom, et qu'ainsi il n'a point appelé 
l'architrave lacunar; mais la difficulté est de détermi¬ 
ner quel est l'enfoncement que Vitruve a entendu. Bar¬ 
baro n'a point suivi dans sa figure ce qu'il a dit dans 
son commentaire, où il veut que lacunar soit le dessous 
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LIVRE IV. 
l'espace qu'il y a dépuis le pavé d'en bas jusqu'au fond du plancher d'en 
haut (1), en trois parties et demie dont il en faut donner deux à la hauteur de 
l'ouverture de la porte; cette hauteur étant divisée (en douze parties, il en 
faudra cinq et demie pour la largeur d'en bas; et le haut sera plus étroit (2), 
savoir: de la troisième partie du chambranle, si l'ouverture depuis le bas jus- 
qu'en haut est de seize piéds; ou de la quatrième si elle est de seize à vingt- 
cinq; ou de la huitième si cette ouverture est de vingt-cinq à trente pieds: et 
ainsi en raison de l'augmentation de la hauteur de la porte, les jambes devront 
approcher davantage de la ligne à plomb (3). 
La largeur du chambranle sera la douzième partie de la hauteur de l'ouverture 
de la porte, et ce chambrante sera étréci par le haut de la quatorzième 
les architectes l'ouverture qui donne le jour, laquelle 
comprend les portes et les fenêtres, et hypothyron ne 
signifiant rien autre chose que le dessous de la porte. 
(1) Le mot de lacunar a déjà été expliqué, et il a été 
dit qu'il signifie ou l'enfoncement des solives d'un 
plancher, ou celui qui est dans les plafonds qui sont 
entre les travées des portiques ou des péristyles, qui 
répond au-dessous de la saillie des larmiers des gran¬ 
de l'architrave, car il se trouve dans sa figure que l'es¬ 
pace dont il s'agit, qui doit être partagé en trois et de¬ 
mi, est pris depuis le pavé d'en bas jusqu'à l'extrémité 
du haut de la corniche. Bullant fait aussi la même chose, 
je ne sais pas pour quelle raison, car il n'y a point de 
plafond au-dessus de la grande corniche. 
C'est pourquoi je me suis déterminé au plafond du 
dedans du portique, parce que l'autre plafond, qui est 
celui du larmier, ne répond pas au plancher d'en bas, 
mais à la première marche du degré du temple qui est 
plus basse que ce plancher. 
(2) Il se trouve peu d'exemples de cet étrécissement 
des portes par en haut. Le temple de Tivoli, qui est 
d'ordre Corinthien , a non seulement sa porte, mais 
même ses fenêtres ainsi rétrécies par en haut. Les in¬ 
terprètes ne donnent point de bonnes raisons de cette 
bizarre structure ; il semble que la principale raison est 
que la porte se ferme d'elle-même, lorsque la feuillure 
du côté des gonds est hors de son plomb de même que 
le jambage ; mais la porte a fort mauvaise grâce étant 
ouverte, parce que le coin qui est opposé aux gonds par 
en bas est beaucoup plus élevé que l'autre ; celui d'en 
haut fait la même chose, ce qui oblige de faire l'em¬ 
2i0 
brasure fort élevée par en haut. 
(3) Ceci se faisait par le principe suivant lequel la 
diminution des grandes colonnes par le haut devait êtré 
moindre que celle des petites, ainsi qu'il est enseigné 
au chapitre 2 du livre III. Ce principé est que la dis¬ 
tance des choses qui sont fort élevées les fait paraître 
plus petites ; et ainsi on croyait que les grandes portes 
auraient paru trop étroites par le haut, si on les avait 
bnor 
rétrécies suivant la proportion des petites.
	        
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