Full text: Vitruvius: Les dix livres d' architecture de Vitruve

VITRUVE, 
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qu'il y ait deux fois autant d'entrecolonnements sur les côtés qu'il y en a sur la 
face, et qu’ainsi le bâtiment soit une fois aussi long qu'il est large. Car ceux qui¬ 
au lieu de doubler le nombre des entrecolonnements, ont doublé celui des co¬ 
lonnes, semblent s'être trompés en ce qu'il se trouve sur les côtés un entreco¬ 
lonnement de plus qu'il ne faut pour garder cette proportion de la longueur à 
la largeur. 
Les dégrés, sur la face de devant, doivent toujours être en nombre impair 
alin qu'ayant mis le pied droit en montant sur le premier degré, il arrive qu'on 
le mette aussi le premier sur le haut des degrés pour entrer dans le temple. A 
mon avis leur épaisseur (1) ne doit point être de plus de dix pouces, ni moindre de 
neuf, car cette hauteur rendra la montée facile ; les paliers de repos (2) ne doi¬ 
vent pas avoir moins d'un pied et demi, ni plus de deux pieds de largeur, et si 
l'on fait des degrés tout autour du temple, ils doivent avoir partout la même 
largeur (3) 
diamètres, et dans l'Eustyle où elle est trop longue 
(2) J'ai traduit ainsi retractiones graduum, quoi¬ 
d'un diamètre. En sorte que je crois que la véritable 
qu'il semble que ces mots devraient signifier la largeur 
raison pour laquelle les anciens ont choisi le double¬ 
de la marche qu'on appelle giron, dont il aurait été fort 
ment des seuls entrecolonnements, est pour éviter la 
naturel de parler après avoir défini son épaisseur. Mais 
trop grande longueur que leurs temples auraient eue à 
la grande largeur qui est ici donnée à ces retraites, qui 
est de vingt-deux pouces, ne saurait convenir à la lar¬ 
proportion de leur largeur, s'ils avaient aussi doublé les 
colonnes : et l'on peut même dire qu'une des perfec¬ 
tions de l'Eustyle consiste en ce qu'il est moins long que 
les autres à proportion de sa largeur, à cause de l'élar¬ 
gissement de son entrecolonnement du milieu, 
(1) Le dextans et le dodrans que Vitruve donne à la 
hauteur des degrés signifient les dix et les neuf pouce 
du pied romain antique. Cette hauteur est bien diffé¬ 
rente de celle que l'on donne à présent aux marches 
des escaliers, car les dix pouces du pied romain an¬ 
tique faisaient neuf pouces et demi de notre pied de 
roi, et les neuf pouces un peu plus que nos huit. Il 
s'ensuit aussi de là que les plus grands de leurs degrés 
n'avaient de giron guère plus d'un de nos pieds, et que 
les petits n'avaient pas onze de nos pouces, suivant le 
proportion que les anciens donnaient à leurs degrés 
puisqu'ils leur donnaient pour hauteur les trois quart 
de leur largeur, ainsi que Vitruve l'enseigne au deuxième 
chapitre du livre IX. De sorte que ceux qui sont accou¬ 
tumés à monter nos escaliers auraient de la peine à ac¬ 
corder à Vitruve ce qu'il dit ici ; savoir, qu'en donnant 
neuf pouces de hauteur à des degrés, on rend un esca¬ 
lier facile à monter. 
geur de la marche qu'on sait être ordinairement bien 
plus étroite, à proportion de la hauteur, aux bâtiments 
des anciens, que nous la faisons aux nôtres, ainsi qu'il 
sera dit ci-après au chap. 2 du liv. IX. De sorte qu'il 
faut entendre nécessairement que cette grandeur de la 
retraite des degrés appartient aux paliers de repos que 
les anciens faisaient lorsqu'il y avait beaucoup de mar¬ 
ches : car alors de sept en sept ou de neuf en neuf, il 
faisaient des paliers de repos ; ce qu'ils observaient aussi 
aux degrés des théâtre, où ils appelaient ces paliers Præ¬ 
cinctiones, ainsi qu'il sera dit ci-après au ch. 3 du liv. V 
(3) Il y avait deux manières de degrés pour monter 
aux temples ; les uns étaient seulement en la face de 
devant en manière de perron, et quelquefois les stylo¬ 
bates qui élevaient les colonnes des trois autres côtés 
s'allongeaient en devant et faisaient comme des ailes 
qui embrassaient les marches. L'autre manière de degrés 
était tout autour du temple, et ce sont ces degrés qui 
doivent avoir tout à l'entour une même largeur, c'est¬ 
à-dire, qui ne doivent point être séparés et distingués 
par des paliers, comme aux perrons, où l'on faisait, de 
cinq en cinq et de sept en sept, des paliers de repos.
	        
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