LIVRE III.
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neuvièneou la dixième partie de leur hauteur, elles paraitraient trop menues (1)
et trop déliées, parce que l'air (2) qui estdans le large espace des entrecolon-
nements diminue et dérobe a la vue une partie de la grosseur de la tige de la
colonne. Si, au contraire, dans te Pycnostyle, on donnait a la grosseur de la
colonne la huitième partie de sa hauteur, tes entrecolonnements étroits feraient
paraître les colonnes qui sont près a près, si enflées, que cela aurait mauvaise
grâce. Il faut done étudier avec le plus grand soin la proportion qui est propre
à chaque manière. Les colonnes placées aux angles ont aussi besoin d'être grossies
d'une cinquantième partie de leur diamètre, parce qu'il semble que l'air et le
grand jour auquel elles sont plus exposées que celles du milieu, tes mange et les
rend plus petites; du moins elles paraissent telles aux yeux, et il faut que l'art
remédie aussi à l'erreur de la vue
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DIT ob lomonnois e
La partie supérieure des colonnes, qui est comme leur col (3), doit aussi être
diminuée en telle sorte, que si les colonnes sont hautes de quinze pieds, on
divisera le diamêtre d'en bas en six parties, afin d'en donner cinq au diamètre
du haut; pour tes colonnes qui seront de quinze à vingt pieds, te bas de la tige
sera divisé en six parties et demie, afin d'en donner cinq et demie en haut; pour
celles qui auront de vingt à trenté pieds, le bas de la tige sera divisé en sept
parties, afin que le haut soit diminué jusqu'a six; pour celles qui seront
hautes depuis trente jusqu'à quarante pieds, te bas sera divisé en sept et demi,
pour en donner six et demi au haut; celles qui'auront de quarante à cinquante
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(1) Pline est de cette opinion quand il dit que les
colonnes quand elles sont éloignées, est qu'il semble
qu'elles ne sont pas suffisantes pour porter un long en-
colonnes paraissent plus grosses, plus elles sont ser-
tablement, et qu'aussi la nécessité de grossir les co-
rées les unes contre les autres, mais il n'apporte point
de raison decela. l l eb
lonnes, à mesure qu'on les éloigne l'une de l'autre, est
2Si l'airsignife ici la lumière, comme il y a grande
fondée sur ce que la plus grande charge qui est soute-
apparence, il semble que les colonnes serrées les unes
nue, demande quelque chose de plus fort qui la sou-
tienne. Serlio est tellement persuadé de cette raison que
contre les autres doivent faire un effet contraire à ce
lorsqu'une colonne est à demi engagée dans le mur, il
qui est ditici, é'est-à-dire que plus elles sont pressées
la fait plus grêle de plus du tiers qu'une autre qui est
plus elles doivent paraître menues, parce qu'une co-
lonne à qui ses voisines dérobent le jour quiillumin erait
ses côtés, si elles étaient plus éloignées, est obscurcie à
droite et à gauche de deux ombrages qui se confondent
avec celui qui est derrière et qui règne le long du por-
tique; ce qui diminue l'apparence de sa grosseur, qui
paraîtrait tout autrement, si ses côtés, étant illuminés
Roupaient plus distinctement cetté ombre qui estt der-
rière. On peut donc dire que la véritable raison de
cette apparence de la diminution de la grosseur des
isolée. Et c'est par cette même raison que les colonnes
des coins sont grossies, parce qu'elles ont besoin de
plus de force; à cause qu'elles sont aux extrémités.
Et kette règle se doit toujours observer, que les encoi-
gnures soient plus largès que les trumeaux qui sont
entre les fénêtres...0. angil
(3) Trachelos signife le col et Hypétrachelium ee
qui est immédiatement au dessous du col; cette partie
de la colonne est aussi appelée en français Gorgerin.m