Full text: Vitruvius: Les dix livres d' architecture de Vitruve

VITRUVE, 
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L'Ordonnante DIASTYLE (1) doit être telle que les entrecolonnements aient 
trois diamètres de largeur (Fig. 1, Pl. X), comme cela existe au temple 
d'Apollon et de Diane: l'inconvénient de cette disposition est que les archi- 
traves sont en danger de se rompre à cause de leurs grandes portées. 
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En adoptant le genre AREOsTYLe, on ne peut plus se servir des architraves 
de pierre ni de marbre comme on a l'habitude de les employer dans les autres 
genres de construction (Fig. 2, Pl. XVT), et l'on est contraint de former les 
architraves avec des poutres couchées tout de leur long; cette manière rend les 
faces des édifices Écartées, Pesantes (2), Basses et Larges. On a coutume 
d'orner leurs Frontons (3) de statues de terre cuite ou de cuivre doré, selon la 
mode Toscane, ainsi qu'il se voit aux Temples de Cérès et d'Hercule qui sont 
proche le grand Cirque, et au Capitole qui est en la ville de Pompéi (4). 
Tacite remarque qu'il en fut blâmé par le sénat. Il y a 
apparence que Vitruve entend parler de ce théâtre ; et 
la manière dont il en parle, en l'appelant simplement 
le théâtre de pierre, est encore un témoignage qu'il vi¬ 
vait au tems d'Auguste, ainsi qu'il est remarqué dans 
la première note sur le chap. 1 du liv. 1. 
(1) Je traduis par Ordonnance le mot de compositio, 
suivant la définition que Vitruve a donnée de l'Ordon¬ 
nance, au chap. 2 du liv. 1, où il est dit que l'Ordon¬ 
nance est ce qui détermine les grandeurs des parties par 
proportion au tout. La manière de disposer les colonnes. 
dont il s'agit ici, n'est rien autre chose, ce me semble, 
que de déterminer les grandeurs des entrecolonnements 
en réglant la proportion qu'ils doivent avoir à l'égard 
du diamètre des colonnes. Vitruve se sert encore du 
mot dispositio pour signifier la même chose que com¬ 
positio. 
(2) Les mots de barycœ et de barycephalæ donnent 
bien de la peine aux grammairiens. J'ai suivi l'inter¬ 
prétation et la correction de Turnèbe à l'égard du mot 
barycæ, qui lit varicæ, comme qui dirait dioaricatæe, 
c'est-à-dire, écartées. Pour ce qui est du mot baryce¬ 
phalœ, que Turnèbe voudrait ôter du texte, je l'inter¬ 
prète comme venant des mots grecs barys et cephale qui 
signifie pesanteur et tête. Galien explique par baros ce¬ 
phales le carybaria d'Hippocrate, qui signifie pesanteur 
de tête. Je n'ai pu approuver la pensée de Turnèbe 
qui croit que ce mot a été ajouté au texte, parce qu'il 
semble que Vitruve a voulu faire allusion du mot latin 
varicœ avec le mot grec barycephalœe, qui, quoique 
semblable, signifie des choses fort différentes, mais qui 
conviennent l'une et l'autre assez bien à celle dont il 
s'agit : car il veut dire que les TEMPLES ARAEOSTYLES 
semblent avoir les jambes écartées et la tête grosse 
large et pesante, à cause de la grandeur des frontons 
qui semblent être la tête d'un édifice, de même que les 
colonnes en sont les jambes. 
(3) J'interprète ici par Frontons le mot Fastigia, parce 
que les statues ne se mettaient que sur les acrotères 
qui étaient sur les frontons, et non pas le long des 
faîtes des temples : et ainsi j'ai suivi l'opinion de Bal¬ 
dus, qui dit que Fastigium, dans les auteurs d'archi¬ 
tecture, signifie partem que in aciem desinens tym¬ 
pano, coronâ et acroteriis constat, ce qui est la propre 
définition du fronton. Autrement Fastigium ne signifie 
qu'un toit élevé par le milieu, qui était propre et par¬ 
ticulier aux temples parmi les Romains, les maisons 
des particuliers étant couvertes en plate-forme, et Césai 
étant le premier à qui l'on permit d'élever le toit de sa 
maison en pointe à la manière des temples. Pline dit 
même que la partie des édifices appelée Fastigium a 
été premièrement faite pour élever les statues, et qu'elle 
fut nommée Plasta, à cause qu'on avait accoutumé de 
l'enrichir de sculptures : ce qui fait voir que Fastigia 
peut signifier indifféremment, ou les Frontons, ou tout 
le toit qu'ils soutiennent. 
(4) Je crois qu'il faut traduire, comme s'il y avait 
Capitolii item quod est Pompeiis, parce qu'il est con¬ 
stant qu'en plusieurs villes d'Italie, la maison où les 
magistrats s'assemblaient a été appelée Capitolium
	        
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