LIVRE III.
L'AMPHIPROSTYLE (1) (voir Pl. XT) est composé des mêmes parties que le
Prostyle, mais de plus les deux faces de devant et de derrière sont décorées avec
des colonnes et un fronton (2) (A).
Le PÉRIPrÉRe (3) (voir Pl. XII) a six colonnes à la face de devant, autant à
celle de derrière, et onze sur chaque face latérale en comptant celles des angles.
PLANCHE XI.
(A) Cette figure représente le troisième genre de Temple appelé AMPHIPROSTYLE, c'est-à-dire
qui est doublement Prostyle, ayant des colonnes au Posticum de même qu'au Pronaos; il est
Trétrastyle ainsi que le prostyle.
Note des nouveaux Editeurs.— Vitruve n'ayant point cité d'exemple et Perrault ayant donné
dans ses planches un Temple d'Ordre Composite qu'il avait agencé pour remplir les conditions
demandées, nous avons préféré prendre un exemple existant, et nous avons choisi le TEMPLE DE
Cénès, bâti sur les bords de l'Ilissus, dont nous avons retrouvé les détails dans les Antiquités
d'Athènes et que M. CoussiN Père présente dans son ouvrage, le GÉNIE DE L'ARCHITECTURE,
comme un des plus anciens Exemples d'Ordre Ionique.
qu'il faut entendre par epistylia in versuris les entable¬
ments qui tournent tout autour du temple, et qui ne lais¬
sent pas de couronner les murs des côtés, quoiqu'il n'y
ait point de colonnes en cet endroit.
(1) Ce mot signifie un double Prostyle qui a deux
faces pareilles, c'est-à-dire qui a un portail derrière
pareil à celui qui n'est que devant au Prostyle. Sau¬
maise remarque que cette espèce de temple a été par¬
ticulier aux païens, et que jamais les chrétiens n'ont
fait de porte au derrière de leurs églises avec un porche
semblable à celui de devant ; c'est pourquoi nous n'a¬
vons point de mot pour exprimer le Posticum des La
tins, comme nous avons celui de Porche pour signifier
leur Pronaos.
(2) C'est-à-dire un fronton sur des colonnes ; car
avoir un fronton à la face de derrière n'est point une
chose qui distingue l'Amphiprostyle du Prostyle, puis¬
que le prostyle y en a nécessairement un ; mais ce
fronton de derrière au prostyle est différent de celui de
l'amphiprostyle en ce qu'il n'est pas soutenu par de
colonnes, et qu'il n'est que le pignon du toit qui, du
fronton de devant que des colonnes soutiennent, va
jusqu'au fronton de derrière, et qui est posé sur la cor¬
niche dont le mur est couronné.
(3) Les noms de Périptère, Diptère et Pseudodiptère
viennent du mot grec Ptera, qui signifie une Aile. Cette
aile en général, dans les temples, se prend pour tout
TOME I.
ce qui enferme les côtés, soit que cela se fasse par
des colonnes, ou par la muraille même, et soit que l'on
mette ces colonnes au dehors, ou qu'on les place au
dedans du temple. Au dedans des basiliques, les Ailes
sont appelées Portiques au 1er chapitre du 5e livre. Ici,
la signification d'Aile s'étend encore plus loin, car elle
comprend généralement tout le portique et toutes les
colonnes qui sont autour d'un temple ; c'est-à-dire celles
des faces aussi bien que celles des côtés, car Périptère
signifie qui a des ailes tout à l'entour, et, par consé¬
quent, les colonnes des faces de devant et de derrière
forment des ailes.
Il faut de plus remarquer que PÉRIPTÈRE, qui est le
nom d'un genre qui comprend toutes les espèces de
temples qui ont des portiques de colonnes tout à l'en¬
tour, est mis ici pour la première espèce, qui est celle
où il y a seulement un rang de colonnes tout à l'en¬
tour, distante du mur de la largeur d'un entrecolonne¬
ment ; car le Diptère, le Pseudodiptère et l'Hypætre
sont des espèces de Périptères, parce que ces temples
ont aussi des colonnes tout à l'entour ; mais elles sont
différentes du simple Périptère en ce que le Diptère a
huit colonnes de front, au lieu qu'il n'y en a que six au
simple Périptère ; et, de plus, il y a deux rangs de co¬
lonnes tout à l'entour. Le Pseudodiptère a ses colonnes
éloignées du mur de l'espace de deux entrecolonne¬
ments et d'une colonne, et l'Hypætre a dix colonnes de