Le nombre 28 est encore parfait par la même raison
parce qu'il est égal à 14, 7, 4, 2, 1 qui sont 1/2, 1/4
1/7, 1/14 et 1/28 de 28. Il y a encore plusieurs nom
bres de cette nature
(2) Les Romains divisaient l'As, qui était la livre
d'airain, en douze onces : l'once était dite Uncia du
mot unum; les deux onces Sextans, qui étaient la sixième
partie des douze onces qui composaient l'as ou livre ;
les trois Quadrans, parce que trois est quatre fois er
douze ; les quatre Triens, parce que quatre y est trois
fois ; les cinq Quincunx, qui signifie cinq onces; les six
Semis, parce que c'est la moitié de douze ; les sept Sep¬
tunx; les huit Bes, pour bis, qui est deux triens qui va¬
lent chacun quatre; les neuf Dodrans, qui est trois moins
que tout l'as ; les dix Dextans, qui est deux moins que
LIVRE III.
91
rents ouvrages, ont été prises sur les parties du corps humain; c'est ainsi
que l'on a eu le Doigt, le Palme, le Pied, la Coudée, etc., etc., et ces divisions
ont été réduites à un nombre parfait, que les Grecs appellent Telion. Or, ce
nombre parfait, établi par les anciens, est Dix, à cause du nombre des dix doigts
qui composent la main, de même que la mesure du palme a été prise des doigts,
et celle du pied des palmes; car, comme la nature a mis dix doigts aux deux
mains, Platon a cru que ce nombre était parfait, d'autant que les unités qui
sont appelées Monades par les Grecs, accomplissent la dizaine, en sorte que si
l'on passe ce nombre de dix et que l'on aille jusqu'à onze ou douze, on ne trouve
point de nombre parfait, jusqu'à ce que l'on soit parvenu à la seconde dizaine
parce que les unités sont considérées seulement comme fraction de ce nombre.
Les mathématiciens qui ont voulu contredire Platon, ont dit que le nombre le
plus parfait était celui de Six, à cause que toutes ses parties aliquotes (1) sont égales
au nombre de six, chacune selon sa proportion; car le Sextans (2) a une de ces
parties, le Triens en a deux, le Semisse trois, le Bes qu'ils appellent Dimoeron
quatre ; le Quintarium qu'ils appellent Pentamoeron cinq, et le nombre parfait
Six. Que si passant au-delà de six (3) on y ajoute quelque chose, en recommen¬
çant un second as, ils appellent ce nombre Ephecton ; si on va jusqu'à huit,
tout l'as ; les onze Deunx, qui est une once moins que
(1) Cet endroit est très-obscur; je crois qu'au lieu de
partitiones eorum rationibus, il faut lire earum rationi
tout l'as ; les douze l'As même.
Vitruve, qui ne divise l'As qu'en six, fait que
bus, que j'ai traduit chacune selon sa proportion. Pour
l'once est le Sextans qui est le plus pelit nombre com¬
comprendre le sens de ce passage, il faut considérer
pris dans son as ; les deux sont Triens qui font la troi¬
que la perfection du nombre 6, suivant la définition
sième partie de six ; les trois font le Semis qui est la
qu'Euclide donne du nombre parfait, consiste dans ce
moitié du tout ; quatre sont Bes qui contient deux tiers
qu'il est égal à toutes ses parties aliquotes assemblées
de six ; cinq sont le Quintarium ; six l'as entier ; sept
c'est-à-dire à 3, 2 et 1, qui sont 1/2, 1/3 et 1/6 de 6.
est appelé Ephecton qui est un au-dessus de six ; huit
Tertiarium qui est la troisième partie de six, c'est-à-dire
deux ajouté au-dessus de six ; neuf Sesquialtera qui
est un demi ajouté au tout composé de deux parties dont
la première est un entier, et la seconde un demi ; dix
Bes alterum qui est le bes valant quatre ajouté à six ;
onze Quintarium alterum qui est les cinq ajouté à six :
et douze Dilpacion qui est le double de six.
(3) J’ai suivi l'explication que Barbaro donne à ce
passage plutôt que celle de Philander qui croit qu’au lieu
d'adjecto asse, il faut lire adjecto sextante, parce qu'à ce
qu'il dit, l'as ajouté à six ferait douze et non pas sept.
Mais, selon Barbaro, suprà sex adjecto as signifie que
lorsque l'on passe au-delà de six qui, selon Vitruve, est
un as, si on ajoute un second as, c'est-à-dire une se