iv
Les traductions en français sont, comme nous l'avons dit, au nombre de trois.
La première est celle de J. MARTIN, associé avec J. Goujon, architecte. Cette
édition rendit un grand service, en popularisant, par le langage national, un
ouvrage qui jusqu'alors n’avait pu être lu que par les savants.
La deuxième traduction est celle de PERRAULT, qui, d'après les ordres de
Lours xiv, et aux frais du trésor royal, publia, en 1673, une traduction fort es¬
timée, qu'il enrichit d'un grand nombre de planches gravées à l’effet, et de notes
nombreuses et excellentes au fond, mais qui deviennent souvent obscures à
cause de leur longueur, étant entachées du défaut de l'époque dont Perrault
PRÉFACE
n’a pas su se garantir, qui est de faire peser de longues discussions sur des
mots seulement, et de rappeler ainsi les disputes théologiques qui avaient
lieu alors. La deuxième édition, imprimée en 1684, fut revue et corrigée par
l'auteur, qui l'augmenta de plusieurs notes et de nouvelles figures, et qui
exprime dans un avertissement en suite de sa préface, ce qui, selon lui, resterait
encore à faire.
Enfin, en 1816, M. DE BIOUL fit imprimer à Bruxelles une troisième traduction
en français, que M. TITEUxX enrichit de remarques fort étendues et souvent
remplies d'intérêt.
Quant à la nouvelle Édition que nous publions aujourd'hui, bien que nos
souscripteurs soient depuis long-temps à même de la juger, nous croyons de¬
voir entrer dans quelques explications sur la manière dont nous avons conçu
et exécuté notre travail.
Mettant d'abord en pratique les préceptes enseignés par le maître dont nous
publions l'œuvre, nous nous empressons de rendre hommage à qui de droit, et
de dire que, pour enrichir notre nouvelle édition, nous avons souvent mis à
contribution les notes de Galiani et les remarques de notre confrère
M. Titeux.
Mais, comme tout en tenant Vitruve en grande vénération, nous ne parta¬
geons pas son opinion sur l'énormité du crime de ceux qui critiquent les auteurs
morts, et que nous ne jugeons pas digne d'être écartelé ni lapidé celui qui, dit