PRÉFACE
L'architecture romaine ne se dégagea que lentement, et toujours
d'une manière incomplète, des influences de l'Etrurie et de la Grèce :
Longtemps elle fut étrusque, puis elle appartint à l’hellénisme; et
elle ne prit son caractère définitif qu'à l'époque des grandes construc¬
tions voûtées, c'est-à-dire aux débuts de notre ère ;
C'est à la période hellénisante que nous reporte le traité de Vitruve,
Vitruve. — L'auteur éveille l'impression d’un esprit sage, pondéré,
ennemi — trop ennemi peut-être — des nouveautés ; profondément
pénétré de la dignité de son art.
Fils d'architecte, il eut son père comme premier maître.
Son activité se partagea entre des occupations fort diverses :
Il fut constructeur de machines de guerre, et rendit comme ingé¬
nieur militaire des services qui lui valurent une pension à vie;
Peut-être fut-il préposé à la distribution des eaux de Rome;
Comme architecte, il attacha son nom à la basilique de Fano, ample
et majestueuse conception qui dénote un talent hors ligne.
Son livre est l'œuvre de ses dernières années.
Programme et provenance des théories vitruviennes. — Ce livre,
dont un empereur accepta l’hommage, embrasse tout un champ de con¬
naissances appliquées que notre époque spécialise et que les anciens
associaient à l'architecture.