ARCHITECTURE MILITAIRE.
FONDATIONS ET MACONNERIES EN ÉLEVATION1
Asseoir les murs autant que possible sur le roc vif; sinon, sur des
fondations à très large empattement, et assez profondes pour intercepter
une mine.
Adopter, tant pour les parties en élévation que pour leurs substruc¬
tions, une maçonnerie très homogène, avec arases en bois d’olivier
charbonné (page 29) : sortes de plates-formes qui disséminent les
ébranlements du mur sous les chocs d’un bélier.
COURTINES ET TOURS? (pl. 79)
Donner aux courtines assez d’épaisseur en crête, pour que deux
hommes armés puissent s’y croiser sans encombre.
Placer aux angles de l’enceinte et répartir le long des courtines, des
tours de flanquement; et espacer ces tours de lelle sorte que le tir de
chacune d’elles balaie tout le développement de la courtine sur laquelle
elle a vue : En d’autres termes, espacer les tours d’un intervalle au
plus égal à la portée du tir.
Proscrire les tours carrées, qui impliquent des angles moris et
résistent mal aux chocs. Mieux valent les tours polygonales; mieux
encore : les tours rondes, où les pierres sont solidaires les unes des
autres comme les claveaux d’une voûte, et atténuent en les répartissant
les effets destructeurs du bélier.
Ménager à la gorge de chaque tour (fig. 5) une lacune ; et raccorder
les deux tronçons de courtine par une passerelle mobile :
Si l’ennemi est parvenu à se poster sur un pan de courtine, la
destruction de la passerelle lui coupera l’accès du reste de l’enceinte.
Vitruve néglige de dire si — comme dans la plupart des exemples
existants, — l’étage inférieur de la tour est entièrement massif.
1. — X 5-7, —6-18. — 2. I x 15, 19-22.